VIDEO. Marseille: Plastique, mégots, la ville part à la chasse aux détritus sur la plage
PROPRETE•Une expérimentation va être menée pour favoriser le tri sélectif sur les plages. La ville envisage de plus d’y interdire les mégots de cigarettes…Mathilde Ceilles
L'essentiel
- Des tonnes de détritus sont collectés sur les plages marseillaises.
- Une expérimentation est menée pour faciliter le tri sélectif.
- Les élus envisagent même d’interdire les mégots sur une plage marseillaise.
Une vingtaine de tonnes. Telle est la masse de déchets collectés sur les plages marseillaises, à raison de 3 à 5 m3 de déchets quotidiens par plage. Jusqu’ici, les deux millions de personnes qui fréquentent les plages de la cité phocéenne n’avaient à leur disposition que des corbeilles. Le hic ? La poubelle, de petite quantité et uniquement dédiée, en théorie, aux déchets papiers, débordait en réalité rapidement de détritus en tout genre.
« Les Marseillais n’avaient pas les outils pour recycler à la plage, reconnaît Monique Cordier, élue en charge des déchets au conseil de territoire. Et il y a plusieurs vies sur les plages marseillaises. Il y a le matin, avec les riverains. L’après-midi, ce sont les touristes. Mais la nuit, il y a un autre usage : souvent des jeunes et moins jeunes viennent passer une soirée à la fraîche avec des canettes et des cartons de pizzas, et ils laissent tout en vrac ! Pourquoi trier chez soi, et ne pas avoir la même logique à l’extérieur ? »
Halte aux corbeilles, place aux containers
Pour lutter contre ce phénomène et améliorer la propreté des plages, la ville de Marseille et la métropole Aix-Marseille Provence se sont associées à Citeo pour mener une expérimentation qui, si elle est concluante, pourrait être généralisée à toute la France. Les corbeilles ont en effet été purement et simplement supprimées.
En parallèle seront installés de juin à septembre douze points de tri sur les plages du Prado, des Catalans et de l’Huveaune. « Il faut absolument simplifier le geste de tri, pour que cela devienne un automatisme sans besoin d’avoir bac +6 », estime Monique Cordier, persuadée que ces containers ne donneront « pas d’excuses pour trier » aux amateurs de bronzette.
Pointe-Rouge, future plage non-fumeur ?
L’élue se base notamment sur une expérience menée par ses services au parc des Bruyères, un jardin public à la lisière du parc national des calanques. « Nous avons installé des containers à l’entrée. Depuis, il n’y a plus de plastique dans l’espace naturel. Ce serait bien que ceux qui fréquentent les plages pensent à ne pas enfouir sous le sable leurs déchets… »
Le plastique est particulièrement dans le viseur de Didier Réault, adjoint à la mer et président du Parc national des calanques. « Le plastique est l’élément le plus polluant de la Méditerranée, rappelle-t-il. Nous devons réagir au plus vite, car c’est la matière la plus complexe à éliminer pour la nature. » Grâce à plusieurs autres actions mises en place par Citeo, Marseille espère recycler d’ici 2019 8 millions de bouteilles en plastique supplémentaire, quand on sait que seul une bouteille en plastique sur dix est pour l’heure triée dans la cité phocéenne.
Une première étape avant de s’attaquer à un autre ennemi de l’environnement qui jonche sur le sable : le mégot de cigarette ! « Nous envisageons d’ici 2019 de prendre un arrêté interdisant de fumer sur la plage de la Pointe Rouge, si nous arrivons à être en capacité à récupérer les mégots à l’entrée, annonce Didier Réault. C’est une demande à la fois du public et des restaurateurs. » Un projet salué par les internautes de 20 minutes, à l’image de Mathieu Grapeloup, administrateur de Marseille à la loupe. « Il est temps que la ville de Marseille interdise les mégots sur les plages ! »