Toulouse: Contre les moustiques, les chauves-souris volent au secours des habitants
INVASION•Pour lutter contre la prolifération des moustiques-tigres, des communes de l’agglomération toulousaine démultiplient les actions. Blagnac compte ainsi sur l’aide des chauves-souris grâce à la mise en place d’abri…Béatrice Colin
L'essentiel
- Pour lutter contre la prolifération du moustique-tigre, vecteur de maladies, les autorités sanitaires de Haute-Garonne multiplient les messages de prévention.
- Pour éviter la prolifération, les communes multiplient les actions. Au-delà du traitement bio des points d’eau, Blagnac a déployé des abris pour chauves-souris, prédateurs naturels du moustique.
L’été dernier à Toulouse, impossible de passer une soirée en terrasse sans se faire assaillir par une horde de moustiques avides de sang frais. Au point que des habitants avaient lancé une pétition - signée par près de 7.000 personnes - pour demander une vaste campagne de démoustication.
Dans leur ligne de mire, l’Aedes albopctus, plus connu sous le nom de moustique tigre. Reconnaissable à ses pattes zébrées de blanc, ce vecteur de la dengue et du chikungunya a colonisé ces dernières années l’agglomération toulousaine.
Au point que l’Agence régionale de santé est sur le pied de guerre dès que les premiers rayons de soleil sont de sortie. Ce lundi après-midi, la question du traitement sera abordée au conseil départemental lors d’une conférence sur les espères invasives.
Prévention et prédateurs
Si la gêne est réelle, pas question pour autant de se lancer dans une opération d’épandage de produits phytosanitaires. Qui, en plus de nuire à la population, rendrait résistant les moustiques aux produits lors des traitements réellement à risque soulignent les autorités sanitaires.
Ces derniers préfèrent avoir recours aux bonnes vieilles méthodes préventives qui passent par l‘élimination des larves, nichées dans l’eau stagnante des gouttières et pots de fleurs. C’est le message relayé notamment par Toulouse.
A Colomiers, la mairie a décidé de tenter une expérimentation à proximité d’une crèche. Elle va installer un appareil diffusant une odeur imitant l’odeur humaine et permettant de piéger les insectes.
Dans la commune voisine de Blagnac, on démultiplie les méthodes pour réduire le nombre de suceurs de sang. « D’avril à septembre nous traitons une fois par mois nos points d’eau stagnante avec un produit bio pour tuer les moustiques au stade larvaire », explique Joseph Carles, le maire.
Pour mettre toutes les chances de son côté, la municipalité recrute cette année des prédateurs ultra-efficaces, capables de manger 2.000 moustiques en une nuit. « Nous allons utiliser les chauves-souris. Dans le cadre des ateliers découverte, des abris ont été construits par des enfants et installés dans les jardins. Une trentaine d’autres ont été réalisés par les agents municipaux », souligne Joseph Carles qui a aussi fait installer des pièges pondoirs.