ENVIRONNEMENTLes apiculteurs bretons en guerre contre les pesticides

Rennes: Les apiculteurs en guerre contre les pesticides après l’hécatombe de cet hiver

ENVIRONNEMENTIls ont sillonné la région cette semaine avec un convoi de ruches mortes…
Jérôme Gicquel

Jérôme Gicquel

L'essentiel

  • Plusieurs dizaines d’apiculteurs ont mené un « convoi mortuaire » cette semaine sur les routes bretonnes.
  • Ils dénoncent l’hécatombe d’abeilles cet hiver dans les ruches.
  • Les pesticides utilisés par les agriculteurs sont dans le viseur des agriculteurs.

L’ambiance était funèbre ce vendredi matin dans la cour de la chambre régionale d’agriculture à Rennes. Venus de toute la Bretagne, plusieurs dizaines d’apiculteurs ont déposé devant l’entrée un cercueil avec des pancartes macabres comme « Regrets éternels » ou « A nos abeilles ». Partis lundi du Faouët dans le Morbihan, ils ont pendant toute la semaine sillonné les routes de la région avec un convoi de ruches mortes. Objectif : sensibiliser la population et les pouvoirs publics à leur détresse et dénoncer « l’utilisation de pesticides nocifs aux abeilles ».

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Cet hiver, 20.000 ruches auraient ainsi été décimées dans la région, notamment dans le Centre-Bretagne. Une hécatombe sans précédent pour les apiculteurs. « Il y a toujours des pertes à la sortie de l’hiver, de l’ordre de 10 à 15 %. Mais là, ce sont un tiers des ruches bretonnes qui ont été décimées, c’est dramatique », s’insurge François Le Dudal, apiculteur à Cohiniac dans les Côtes-d’Armor. Pour lui, la situation est encore pire. « J’avais 360 ruches avant l’hiver, il ne m’en reste plus que 40 qui sont viables », assure-t-il.

Les apiculteurs réclament des comptes à l’Etat

Dans leur viseur, les pesticides utilisés par le monde agricole. « C’est le système agricole que nous visons et non les agriculteurs. Car eux aussi sont victimes des pesticides, aussi bien d’un point de vue sanitaire que financier », souligne l’apiculteur costarmoricain. Avec ses collègues, il réclame donc des comptes à l’Etat et demande à être indemnisé pour ses pertes. « On va demander un état des lieux pour qu’il y ait indemnisation ; il n’y a pas de raison pour que cela ne se fasse pas », a déclaré le sénateur du Morbihan Joël Labbé, venu soutenir les manifestants.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

La semaine dernière, un motif d’espoir pour les apiculteurs était venu de Bruxelles. Des membres de la commission européenne ont en effet voté pour l’interdiction prochaine de trois néonicotinoïdes, des pesticides accusés de nuire à la santé des abeilles. « Une fausse bonne nouvelle », selon François Le Dudal. « Cette interdiction était déjà actée en France. Le gros problème, c’est que quand des molécules sont interdites, des nouvelles sont remises sur le marché dans la foulée », dénonce l’apiculteur.