POLITIQUE«L'écologie, ce n'est pas seulement un nombre d'espaces verts à augmenter»

Strasbourg: «L'écologie, ce n'est pas seulement un nombre d'espaces verts à augmenter»

POLITIQUEA l’issue du deuxième tour des municipales anticipées à Schiltigheim, troisième ville du Bas-Rhin, la liste de l’écologiste Danielle Dambach est arrivée en tête. Avant son élection officielle, elle répond à « 20 Minutes »…
Bruno Poussard

Propos recueillis par Bruno Poussard

L'essentiel

  • En tête au second tour des municipales anticipées de la troisième ville du Bas-Rhin, l’écologiste Danielle Dambach sera maire de Schiltigheim, samedi.
  • Outre un équilibre à rétablir, selon elle, entre les espaces verts et le bâti, elle a beaucoup d’idées, comme des bains à la bière ou une guinguette…

Elle n’attend plus que le conseil municipal, prévu ce samedi, pour être officiellement élue. Une semaine plus tôt, sa liste est arrivée en tête des municipales anticipées à Schiltigheim. L’écologiste Danielle Dambach sera logiquement la nouvelle maire de la troisième ville du Bas-Rhin jusqu’en 2020. Une petite surprise, au nord de Strasbourg.

Pour sa troisième candidature après, aussi, un mandat d’adjointe (de 2008 à 2014), elle a profité d’une scission de l'ancienne coalition de droite et du centre, et d’une union de la gauche. Partie d’Europe Ecologie-Les Verts mais membre de l’association locale Schilik Ecologie, Danielle Dambach est attendue sur un certain nombre de chantiers d’urbanisation et de requalification de la ville. Elle a répondu à 20 Minutes.

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Vous allez devenir la première femme maire de Schiltigheim. Et donc une écologiste élue. Ce n’est pas si fréquent ces temps-ci…

C’est vrai. C’est dommage mais il se trouve que la question de l'écologie​ devrait presque être évidente. C’est une façon d’aborder le monde, la planète, mais aussi l’humain et sa place dans un environnement qui respecte la vie. C’est ce qui m’importe.

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Vous annoncez du changement, à quoi faites-vous allusion ?

Je veux ramener les habitants à s’intéresser à la vie de la commune. Informer et associer les Schilikois.e.s aux grands projets, avec une grande réunion publique tous les six mois. Ensuite, établir une proximité avec eux dans les réunions de quartier. On a aussi parlé de conseils citoyens, liés aux préoccupations des habitants. Et de commissions extra-municipales sur le patrimoine, la place de la nature en ville…

A l’échelle de la ville, comment allez-vous défendre l’écologie ?

Ce n’est pas seulement une histoire d’espaces verts dans la ville à augmenter - même si une bonne dizaine a disparu au profit de constructions. Il ne faudrait pas opposer les espaces verts et le bâti, mais créer des quartiers avec un équilibre, avec un maillage pour les transports et, pour se détendre, des programmes culturels ou sportifs […]. Avec Strasbourg, on peut trouver une complémentarité. Avec son patrimoine, Schilik peut se positionner sur le tourisme industriel. Autour d’un pôle de la nuit. Ou de bains de bière sur lesquels on rigole, mais ça pourrait être innovant.

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Sur les grands projets déjà amorcés, avez-vous une marge de manœuvre ?

Sur le site (de l’ancienne brasserie) Fischer par exemple, on a quelques leviers, le futur cinéma Mk2 en est la preuve. En revanche, on est un peu coincés sur la médiathèque, qui reste la priorité numéro 1, attendue depuis 18 ans. On est la seule ville de plus de 30.000 habitants à ne pas en avoir. Cela reste à faire. Ensuite, le président de l’Eurométropole de Strasbourg avait donné son accord pour nous laisser six mois afin de réorienter les priorités du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUI) où il y a les friches de Caddie et d’Istra ou le parc des Rives de l’Aar qui doit entièrement rester en zone naturelle.

Ce dernier doit logiquement voir un KFC s’installer juste à côté.

Je ne veux pas condamner un géant mondial de la malbouffe en tant qu’écologiste, mais nous n’avons pas à l’encourager, d’autant plus si elle crée des nuisances de circulation, et encore moins brader un espace public naturel pour ça. Je pense qu’on peut travailler sur une autre offre de restaurant, comme une guinguette dont certains m’ont parlé parce qu’un lavoir a été réhabilité. On a envie de rêver un peu.

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Schiltigheim n’est pas directement concernée, mais avez-vous une position sur le projet autoroutier de Grand contournement Ouest (GCO) de Strasbourg ?

Ce n’est pas la bonne solution pour régler les problèmes de bouchons. Les études le disent, une contournante ne l’évitera pas, car il faudra toujours entrer et sortir de Strasbourg. Avec d’autres mesures, l’écotaxe serait une vraie solution. On éviterait ces camions d’Allemagne qui passent chez nous parce qu’ici, on ne paye pas.

Que pensez-vous des événements à Notre-Dame-des-Landes depuis dix jours ?

C’était bien d’annoncer de ne pas faire cet aéroport, mais les zadistes sont installés depuis longtemps et partir n’est pas aussi simple. C’est un terrain qu’ils se sont approprié avec des projets pour tenir, résister. Il se trouve que ça a trop duré, d’où la difficulté à déloger ceux qui se sont installés. Partir pour aller où ? J’ai envie de leur dire de venir en Alsace, prêter main-forte aux zadistes de Kolbsheim (contre le GCO).

Enfin, qu’aimeriez-vous voir sur le site de la centrale nucléaire de Fessenheim ?

Il faut évidemment l’arrêter. Et je pense qu’il faut en faire un lieu d’expérimentation pour le démantèlement de centrales, et d’acquisition de savoir-faire. Aujourd’hui, on ne sait pas vraiment faire, il faut s’y atteler. Ça coûte cher, c’est vrai. Mais le nucléaire, on ne peut pas continuer dans cette voie. En France, on en est trop dépendant. Désengageons-nous de manière volontaire !