L’agroécologie pourrait nourrir la planète tout en la protégeant selon l’ONU
AGRICULTURE•L’agroécologie doit permettre d’établir des systèmes alimentaires durables tout en protégeant l’environnement, estime l’ONU…20 Minutes avec agences
L’agroécologie serait-elle la solution pour nourrir tout le monde tout en préservant la planète du réchauffement ? L’ONU le pense et l’encourage désormais fortement, relayant l’agriculture intensive au banc des accusés.
« Nous avons besoin de promouvoir des systèmes alimentaires durables (…) et de préserver l’environnement. L’agroécologie peut aider à y parvenir », a déclaré mardi 3 avril le directeur général de l’Agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) José Graziano da Silva, en ouverture du deuxième symposium international sur l’agroécologie à Rome.
L’augmentation de la production n’a pas éradiqué la faim
Depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, le développement de l’agriculture basé sur l’utilisation massive d’engrais et de ressources chimiques destinés à augmenter les rendements a eu un prix élevé pour l’environnement, a-t-il souligné.
« Les sols, les forêts, l’eau, la qualité de l’air et la biodiversité continuent de se dégrader alors que cette augmentation de la production à tout prix n’a pas éradiqué la faim dans le monde » a-t-il admis.
Les engrais synthétiques bannis
En partant des connaissances de chaque agriculteur sur ses parcelles, alliées aux derniers développements scientifiques ainsi qu’à une biodiversité des espèces plantées, l’agroécologie tourne le dos aux engrais synthétiques. Elle essaie également de réduire la dépendance à une mécanisation à outrance qui alourdit les charges financières des agriculteurs.
« Nous devons nous écarter du système de monoculture tel qu’il a dominé le siècle précédent » a souligné le président du FIDA (Fonds international de développement agricole) Gilbert Houngbo, une autre agence onusienne chargée de soutenir l’agriculture dans les pays en voie de développement.
Une déclaration finale ce jeudi
Le symposium, qui réunit plusieurs centaines de délégués venus du monde entier, doit se terminer jeudi par une « déclaration finale » qui sera portée à l’examen du comité de l’agriculture en septembre, a indiqué Graziano da Silva.
Une trentaine de pays, dont la plupart des pays latino-américains, la Corée du sud, la Chine, la Côte d’Ivoire, ainsi que l’Autriche, l’Allemagne, le Danemark, la France, la Suisse et l’Italie, ont déjà adopté un cadre législatif ou réglementaire pour faciliter le développement de l’agroécologie.