BIODIVERSITEVIDEO. Sudan, le dernier mâle rhinocéros blanc, est mort à 45 ans

VIDEO. Kenya: Sudan, le dernier mâle rhinocéros blanc du Nord, s'éteint avec son espèce

BIODIVERSITELes scientifiques qui ont prélevé le matériel génétique du rhinocéros espèrent parvenir à perpétuer l’espèce grâce à certaines avancées technologiques…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

C’était le dernier rhinocéros mâle blanc du Nord. Sudan est mort au Kenya à l’âge de 45 ans. Si la mort de Sudan marque la disparition des rhinocéros blancs du Nord, il reste encore quelque 20.000 rhinocéros blancs du Sud en Afrique orientale et australe, selon une estimation de 2016 du World Wildlife Fund (WWF).

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Sudan, reconnaissable à son imposante stature et sa corne arrondie, était un vieillard au regard de l’espérance de vie des rhinocéros. Ces derniers mois, son état de santé s’était dégradé. « Il n’était plus capable de tenir debout et souffrait beaucoup. L’équipe vétérinaire a pris la décision de l’euthanasier », a annoncé dans un communiqué la réserve kényane d’Ol Pejeta (centre), où Sudan vivait.

Il ne reste plus que deux femelles en vie

C’est dans cette réserve de 350 km2 située à quelque 200 km au nord de Nairobi que Sudan a vécu ses dernières années, sous bonne garde, et en compagnie des deux dernières femelles de l’espèce. Quand Sudan est né en 1973 dans le parc national de Shambe au Soudan du Sud, il y avait encore 700 rhinocéros blancs du Nord sur la planète. A sa mort, il ne reste plus que deux femelles en vie, toutes deux incapables de se reproduire.

Ironie de l’histoire, son décès intervient alors que des centaines d’experts du monde entier sont actuellement réunis à Medellin (Colombie) pour évaluer les moyens de lutter contre l’extinction massive d’espèces sur la planète.

Dans leur milieu naturel, les rhinocéros n’ont que peu de prédateurs, en raison de leur taille et de leur épaisse carapace. Mais de prétendues vertus médicinales attribuées en Asie à leur corne ont alimenté dans les années 1970 et 1980 un braconnage implacable qui a largement décimé l’espèce. Un kilo de corne de rhinocéros se négocie plusieurs dizaines de milliers de dollars sur le marché noir en Chine ou au Vietnam. En 2008, le rhinocéros blanc du Nord était déjà considéré comme éteint à l’état sauvage.

De nombreux accouplements mais pas de fécondation

Dans les années 1970, Sudan et cinq autres individus de cette sous-espèce avaient été capturés au Sud-Soudan et transférés au zoo tchèque de Dvur Kralove. Ce zoo est le seul endroit au monde où il a réussi à se reproduire en captivité. Sudan et trois autres de ses congénères ont ensuite été transférés dans cette réserve au milieu du Kenya, dans l’espoir que ce rapprochement avec leurs conditions de vie à l’état naturel favorise leur reproduction. Peine perdue, l’expérience n’a pas été concluante, malgré de nombreux accouplements.

Les chances de perpétuation de l’espèce reposent désormais sur les travaux des scientifiques qui ont prélevé le matériel génétique de Sudan et d’autres rhinocéros blancs du Nord et tentent de développer des techniques de fécondation in vitro. L’idée est de féconder les œufs prélevés sur le femelles Najin et Fatu avec des spermatozoïdes de plusieurs mâles blancs du Nord, stockés à Berlin, et d’implanter les embryons, qui seront conçus dans un laboratoire italien, dans l’utérus de femelles rhinocéros blancs du Sud.