AGRICULTUREFaut-il s'inquiéter des cas de peste porcine africaine en Europe de l'Est?

Alsace: Faut-il s'inquiéter de l'épidémie de peste porcine africaine en Europe de l'Est?

AGRICULTUREDébarquée en Europe en 2014, la peste porcine africaine touche désormais la Pologne et la République Tchèque. Tandis que l'Allemagne a pris des mesures, dans l'est de la France, la surveillance est aussi de mise...
Bruno Poussard

Bruno Poussard

L'essentiel

  • Débarquée en Europe via les pays baltes en 2014, l’épidémie de peste porcine africaine touche désormais la Pologne et la République Tchèque.
  • L’Allemagne a pris des mesures préventives, mais la surveillance reste aussi de mise dans l’est de la France, déjà touchée par la peste porcine classique.

La Coordination rurale a tiré la sonnette d'alarme fin janvier. Face aux nouveaux cas de peste porcine africaine dans l’Est de l’Europe (jusqu’en Pologne et en République Tchèque), le syndicat d’agriculteurs s’est inquiété auprès du ministère. Tandis que l'Allemagne a pris des mesures face aux menaces de l’épidémie, une vigilance existe-t-elle en France ?

Non transmissible à l’homme, la maladie qui touche porcs et sangliers est crainte par les éleveurs porcins dans le nord-est du pays. « Ça ne nous concerne pas aujourd’hui mais notre veille est de plus en plus inquiétante, notamment vis-à-vis du risque des sangliers, réagit Julien Moureau, conseiller agricole de la FDSEA du Bas-Rhin. On est un peu démunis. »

Les importations de sangliers pour la chasse en question

« Les importations de sangliers [pour la chasse], notamment de Pologne, posent question », embraye Pascal Aubry, président de l'Organisation nationale des éleveurs de porcs de la Coordination rurale. Certains craignent aussi des achats (et des lâchers) clandestins. Transmissible d’un animal à l’autre (et contagieuse), la peste porcine africaine se propage aussi via la viande (transportée).

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Arrivée (d’Afrique) en Géorgie en 2007, l’épidémie qui entraîne de forts taux de mortalité est remontée du Caucase à la Russie vers les pays baltes dès 2014. Depuis, elle est surveillée dans l’Hexagone. « Ce sont des choses auxquelles nous devons être préparés », insiste Guillaume Gerbier, épidémiologiste du service régional de l'alimentation du Grand Est.

Une autre épidémie dans les Vosges du Nord il y a 10 ans

Ici, les autorités s’appuient sur un réseau (de chasseurs et d’éleveurs) sensibilisé. Car un foyer de peste porcine classique (aux similarités chimiques) a touché des forêts et une exploitation des Vosges du Nord dans les années 2000. Après son éradication grâce à un vaccin (qui n’existe pas pour l’africaine), le territoire est toujours en vigilance post-infection.

Selon un arrêté préfectoral de novembre 2017, la mortalité des sangliers est surveillée dans le Bas-Rhin vis-à-vis de la peste porcine africaine. Et aujourd'hui, les autorités restent également vigilantes sur l’importation de ces animaux. La prévention est menée auprès des chasseurs, éleveurs et transporteurs routiers.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Les chauffeurs de poids lourd sensibilisés depuis peu

Depuis mi-février, une campagne de communication - de « biosécurité » - cible les chauffeurs en provenance de l’est de l’Europe sur les autoroutes du pays. Au-delà, un plan d’urgence est aussi préparé. Enfin, dans le Grand Est, les échanges sont fréquents avec l’Allemagne, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg. Guillaume Gerbier prolonge :

« « D’après l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, les Vosges du Nord ne sont néanmoins pas plus à risque que le reste du territoire français. Avec un contact alimentaire, le virus pourrait arriver n’importe où. » »

Pas de quoi rassurer les éleveurs. « Si ça arrive en Allemagne, ça pourrait aller vite », estime Pascal Aubry. Dans le Grand Est, la Fédération régionale porcine en a discuté cette semaine. Julien Moureau termine : « Le risque d’une épidémie serait une interdiction d’exporter, voire des abattages dans des élevages de porcs. »