Fessenheim: «Plus les centrales sont vieilles, plus vite il faut les fermer», juge l'ancien Premier ministre japonais
NUCLEAIRE•L’ancien Premier ministre du Japon, en poste lors de l’accident nucléaire de Fukushima, a livré son sentiment sur la doyenne des centrales françaises promise à la fermeture…Alexia Ighirri
L'essentiel
- L’ancien Premier ministre du Japon, repenti du nucléaire depuis l’accident de Fukushima, Naoto Kan, était à Strasbourg mercredi.
- Son passage en Alsace a été l’occasion de parler de Fessenheim, doyenne des centrales nucléaires françaises promise à la fermeture.
Dans le cadre d’une semaine de visite en France, l’ancien Premier ministre du Japon Naoto Kan a fait une halte à Strasbourg mercredi. Pour se rendre au Parlement européen mais aussi, il l’affirme, parce que la centrale nucléaire de Fessenheim n’est pas loin.
Interrogé sur la doyenne des centrales françaises – promise à la fermeture d’ici à un an, ou un peu plus –, le Japonais repenti du nucléaire depuis l’accident de Fukushima a martelé face aux élus, militants antinucléaires et journalistes réunis dans l’un des salons de l’Hôtel de ville strasbourgeois que « plus les centrales sont vieilles, plus vite il faut les fermer. Je suis complètement opposé à la prolongation de vie des anciennes centrales ».
« Rien de plus laid qu’une centrale nucléaire »
Pour cela, Naoto Kan invite les opposants à la centrale à continuer à se mobiliser, estime qu’il faut insister sur la transition écologique en démontrant que ça marche ailleurs et qu’elle peut être esthétique : « Vous, Français, êtes très sensibles à ce qui est beau. Peut-être que de votre point de vue les éoliennes et panneaux photovoltaïques ne vous paraissent pas très beaux au premier abord. Mais de mon point de vue, il n’y a rien de plus laid qu’une centrale nucléaire. »
De plus dangereux aussi, selon ses dires : « J’entends certains prôner qu’un accident similaire à Fukushima ne pourra pas avoir lieu ici. Ces propos sont erronés : la vraie cause des accidents est l’erreur humaine, il peut y avoir un accident partout. La seule façon d’obtenir la sécurité d’une centrale nucléaire c’est de la fermer », poursuit le Japonais, désormais « convaincu qu’on devrait supprimer le nucléaire ».