Et si la pêche était interdite à Paris?

Paris: Et si la pêche était interdite dans la capitale?

STREET FISHINGUne élue parisienne a déposé un vœu pour interdire la pêche à Paris lors du prochain Conseil de Paris…
Floréal Hernandez

Floréal Hernandez

L'essentiel

  • Vendre ou manger un poisson pêché dans la Seine est interdit à Paris.
  • Les adeptes du « street fishing » ne comprennent pas une possible interdiction de la pêche à Paris alors que le « no kill » est pratiqué sur les quais et canaux de la capitale.
  • L’association animaliste Paris Animaux Zoopolis estime que la souffrance animale n’est pas prise en compte.

Un arrêté pour les poissons ? Jusqu’à présent, il était interdit de consommer et de vendre les poissons pêchés dans la Seine à Paris. Bientôt la pêche sur les quais de Seine ou les canaux de la capitale pourrait être interdite. Interpellée par l’association animaliste Paris Animaux Zoopolis, la conseillère de Paris (France insoumise) Danielle Simonnet a déposé un vœu en ce sens pour le prochain conseil de Paris (20 au 22 mars). « Ça relève du bon sens, estime l’élue. On ne mange pas ces poissons pour des raisons de santé. Pourquoi autoriser alors la pêche dans les eaux de Paris ? »

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Cette interdiction de la pêche à Paris déborde sur les murs du métro parisien avec la campagne publicitaire de deux associations – La question aquatique et Paris Animaux Zoopolis – qui dénoncent la souffrance des poissons et demandent l’interdiction de la pêche en amont de la journée mondiale pour la fin de la pêche le 24 mars.

« Ils préféreraient qu’on tue les poissons sans les consommer ? »

« A Paris, il n’y a pas de réglementation sur de la pêche no kill ou non. Les poissons sont brutalement extraits de leur milieu, ils suffoquent, ont peur, s’indigne Amandine Sanvisens, cofondatrice et présidente de Paris Animaux Zoopolis.. Quand on leur enlève l’hameçon, cela provoque des lésions. Toutes ces souffrances sont faites pour une activité de loisirs. On demande donc à la ville et à la préfecture d’interdire la pêche à Paris. » Elle souligne qu’en Suisse et en Allemagne, « la pêche no kill est interdite pour des raisons de souffrance animale et de non nécessité ». Une pétition en ligne pour interdire la pêche à Paris a recueilli plus de 13.000 signatures en une semaine.

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Adepte du street fishing dans la capitale et cofondateur de French Touch Fishing qui fabrique et distribue du matériel de pêche à Paris, Fred Miessner s’élève contre ces arguments. « On pratique le catch and release [attrape et relâche], 95 % des poissons sont remis à l’eau. Ils préféreraient qu’on tue les poissons sans les consommer ? » Pour le pêcheur, « celui qui pêche un poisson a la responsabilité de le remettre dans l’eau avec les meilleures chances de survie. On apprend aux pêcheurs les bonnes pratiques pour manipuler un poisson sans le blesser. »

Retour des saumons et des truites de mer dans la Seine

Fred Miessner n’utilise pas d’hameçons avec ardillons (pointes empêchant le poisson de se décrocher). « Quand on le pêche, on leur fait un piercing, image-t-il. Ils ne sont pas gênés. La preuve, on attrape parfois des poissons que l’on a déjà attrapés. » Amandine Sanvisens avance que « rien n’oblige à Paris à pêcher sans ardillon, il n’y a aucune réglementation. Comme pour le no kill. Les poissons sont considérés comme des jouets. »

L’adepte du street fishing dans la capitale – quais de Seine, canaux Saint-Martin, de l’Ourcq ou de Saint-Denis –, Fred Miessner, estime être « une vigie » de la santé de la Seine : « Bien sûr, le poisson n’a rien demandé à personne, mais on le remet à l’eau. Mais le pêcher atteste de sa présence. Des espèces sensibles reviennent dans le fleuve comme la truite de mer ou le saumon. Ça montre que la qualité de l’eau augmente. » Paris Animaux Zoopolis se réjouit de ce constat mais estime que la veille de la qualité ou de la pollution de la Seine peut se faire autrement.

Entre le 20 et le 22 mars, les conseillers de Paris vont se pencher sur l’interdiction ou non de la pêche à Paris. Les noms d’oiseaux ne devraient pas voler. En tout cas, pas comme sur les réseaux sociaux où les messages sexistes et misogynes ont afflué sur la page Facebook de Danielle Simonnet suite à sa prise de position.