Hérisson torturé: «On ne peut pas laisser cet acte de barbarie impuni», prévient 30 Millions d'Amis
CRUAUTE•La fondation envisage de poursuivre les responsables du supplice d’un hérisson, dans les Hautes-Pyrénées, s’ils n’écopent que d’un simple rappel à la loi…Nicolas Stival
L'essentiel
- Trois jeunes hommes ont été interpellés début février pour avoir torturé à mort un hérisson, et diffusé leur acte sur les réseaux sociaux.
- La fondation 30 Millions d’Amis, via sa présidente Reha Hutin, espère une décision de justice exemplaire.
Un hérisson torturé, puis brûlé, par des jeunes hilares au moment de filmer leur méfait. L’acte, aussi violent que gratuit, diffusé sur les réseaux sociaux puis retiré, a choqué bien au-delà de la Bigorre lors de sa divulgation, le 14 février, par la gendarmerie des Hautes-Pyrénées. Il était alors question d’une comparution des responsables présumés devant le tribunal correctionnel de Tarbes. Plusieurs associations de défense des animaux avaient annoncé leur intention de se constituer partie civile, dont la fondation 30 Millions d’Amis.
Toutefois, selon La Nouvelle République des Pyrénées, les trois jeunes hommes concernés (et non deux comme annoncé initialement) devraient finalement s’en sortir avec un passage devant le délégué du procureur de la République. « C’est tout à fait choquant, réagit Reha Hutin, présidente de 30 Millions d’Amis, contactée par 20 Minutes. Il s’agit d’une forme de médiation : on va rappeler à ces barbares la loi, et ils n’écoperont de rien. »
D’après le quotidien régional, le procureur justifie l’absence de poursuite pour « cruauté envers un animal » par le fait que l’acte n’a pas ciblé « un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité » comme l’indique la loi. « A partir du moment où ces individus ont pris l’animal, ils se le sont approprié, ce n’est donc plus un animal sauvage », rétorque Reha Hutin.
« Si cela finit en médiation, on explorera toutes les voies de recours »
La fondation attend de connaître la décision officielle de la justice. Elle espère toujours que la « cruauté envers un animal », punie de deux ans de prison et de 30.000 euros d’amende, sera retenue car « cela correspond tout à fait à une volonté perverse de faire mal à un animal », observe sa présidente.
Et si ce n’est pas le cas ? Et bien, pas question de lâcher les responsables présumés du supplice du hérisson. « Si cela finit en médiation, on explorera toutes les voies de recours, annonce Reha Hutin. On attaquera pour destruction d’un animal protégé, qui est punie de deux ans d’emprisonnement et de 150.000 euros d’amende. On veut vraiment qu’il y ait une condamnation à la hauteur de l’acte commis. On ne peut pas laisser cet acte de barbarie impuni. Sinon, c’est un signal épouvantable envoyé aux jeunes. »
La pugnacité de 30 Millions d’Amis colle à l’air du temps. Selon un sondage commandé par la fondation auprès de l’Ifop et publié le 15 février, 66 % des personnes interrogées trouvent que les peines prononcées pour mauvais traitements, abandons ou sévices graves sur des animaux ne sont pas suffisamment appliquées.