ENVIRONNEMENTA Fos-sur-Mer, manger local nuirait à la santé en raison de la pollution

Fos-sur-Mer: Des polluants dangereux jusque dans les aliments

ENVIRONNEMENTDes polluants à haute dose ont été retrouvés dans certains aliments cultivés près de la zone industrialo-portuaire…
L'incinérateur régional de Fos-sur-Mer le 2 novembre 2013
L'incinérateur régional de Fos-sur-Mer le 2 novembre 2013 - BERTRAND LANGLOIS AFP
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • Une réunion publique avait lieu ce lundi à Fos-sur-Mer.
  • Une association dévoilait des résultats inquiétants, révélant la présence de polluants dans les aliments.
  • L’affaire va être portée devant la justice.

La salle de 600 places est remplie de nombreux habitants du pourtour de l’étang de Berre inquiets. « Dans ma famille, depuis des générations, on élève des poules, parce qu’on préfère avoir des œufs frais, de bonne qualité, explique Sylvia, une quinquagénaire de Fos-sur-Mer. On espérait ainsi manger mieux et on nous dit, qu’en fait, c’est dangereux, à cause de la pollution ! »

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Ce lundi, à Fos-sur-Mer, non loin de plusieurs centres industriels,association de défense de protection du littoral du golfe de Fos dévoilait en effet une étude alarmante qui démontrait la nocivité des rejets industriels sur les aliments cultivés aux alentours. Des prélèvements de sept produits AOC de l’ensemble du territoire de l’ouest de la Provence jouxtant cette zone industrialo-portuaire ont été soumis à des tests en laboratoire, afin de déterminer leur teneur en substances dangereuses pour la santé.

Résultat : des polluants sont présents à haute dose dans certains de ces aliments. Un quart des échantillons de viande bovine testés depuis 2009 dépassent le seuil réglementaire en dioxines, des polluants organiques très toxiques selon l’OMS, contre 0,3 % des échantillons de viande au niveau du contrôle national. Le résultat est aussi alarmant sur les œufs de poules élevées en plein air au pied des Alpilles, avec un dépassement du seuil réglementaire dans la moitié des échantillons testés (contre 2 % au niveau national).

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Viandes et œufs

La teneur en PCB (polychlorobiphényles) des produits testés par l’association est supérieure aux valeurs maximales nationales pour les viandes et les œufs. Selon l’Anses, une exposition chronique aux PCB peut provoquer des effets neuro-comportementaux chez le jeune enfant, et chez l’adulte des perturbations métaboliques et des effets sur la thyroïde.

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De quoi susciter l’inquiétude de certains agriculteurs locaux, qui craignent que cette étude porte le discrédit sur leurs productions. « L’association ne veut pas détruire les producteurs locaux, qui sont autant des victimes [de la pollution émise par les industries] que les riverains malades du cancer », affirme Daniel Moutet, président de l’association de défense et de protection du littoral du golfe de Fos.

Deux actions en justice

Selon ce dernier, ces résultats, communiqués à l’association en 2016, ont été rendus publics face à ce qu’il considère comme une inertie des autorités publiques devant les conséquences de la pollution industrielle dans la région. Des études menées ces derniers mois ont en effet déjà démontré un nombre plus important que la moyenne de pathologies graves chez les riverains de cette zone pétrochimique.

L’association a donc décidé de porter le dossier devant les tribunaux. Une plainte contre X sera déposée pour « mise en danger de la vie d’autrui ». L’association encourage de plus les habitants présents à la réunion publique à la rejoindre dans son action collective engagée au civil pour « trouble anormal de voisinage ». « Il s’agit d’obtenir réparation de ces pollutions suite à des préjudices subis comme l’asthme », précise Me François Lafforgue. Les parties civiles pourraient obtenir plusieurs dizaines de milliers d’euros selon l’avocat de l’association. Une démarche qu’a décidé d’entreprendre le président de l’office fosséen de la mer René Morel, malgré ces 80 printemps. « Ce n’est même pas l’argent des indemnisations que l’on veut. C’est la santé. »