Marseille: L’agrandissement d’une école de commerce menace 300 arbres au bord du Parc national des Calanques
ECOLOGIE•Une pétition a été lancée en ligne pour sauver les 297 pins d’Alep…Adrien Max
L'essentiel
- Un projet d’agrandissement de l’école de commerce Kedge à Marseille prévoit une extension sur une parcelle de 11.000 m2.
- Cette extension aurait pour conséquence la destruction de 297 pins d’Alep, l’intérêt du site.
- Pour se justifier, l’école avance un reboisement d’un parking et le versement d’une compensation financière.
Deux cent quatre-vingt dix-sept grands pins d’Alep menacés. L’école de commerce Kedge Business School de Marseille souhaite s’agrandir afin de poursuivre son développement. La chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP) va accompagner ce projet, de par son attractivité pour le territoire. « Maître d’ouvrage de l’opération, elle finance les études et les travaux », précise le site dédié au projet, vers lequel 20 Minutes a été renvoyé malgré diverses demandes.
L’extension se déploie sur une parcelle de plus de 11.000 m2, avec 6.624 m2 de nouveaux bâtiments. « La volonté de l’école n’est certes pas d’augmenter sa taille de façon significative, mais bien de moderniser son campus et son offre afin d’apporter une nouvelle qualité de service », détaille le site internet.
Destruction d’arbres de grande hauteur
Problème, l’extension– qui est pensée depuis 2011– se situe sur le campus de Luminy à proximité immédiate du Parc national des Calanques. Ou plus précisément sur une « aire d’adhésion » du parc, comme l’explique François Bland, son directeur. « Il n’y a donc pas de réglementation spécifique du parc, le projet n’a pas été soumis à notre réglementation puisque nous n’avons pas de compétences propres sur ce projet. Si ça avait été au cœur du parc, nous en aurions eu », précise-t-il.
Il n’empêche que le projet va se nicher à proximité immédiate du parc, de sa faune et de sa flore, dans un environnement exceptionnel.
« Il va y avoir un impact sur l’ordre paysager avec la destruction d’arbres de grandes hauteurs qui constituaient une coulée verte. Ce qui est intéressant sur cette zone c’est justement cette zone boisée de grande hauteur, vouée à être coupée », avance François Bland. »
Peu importe, la préfecture a autorisé la CCIMP à défricher les parcelles. En contrepartie, elle s’est engagée à reboiser le parking haut et à verser près de 7.000 euros de compensation aux Fonds stratégique de la forêt et du bois.
Avis défavorable
Une autorisation qui soulève des questions alors qu’Hélène Corsert, architecte des bâtiments de France affirmait dans son avis défavorable que:
« Lle principe de construction d’un tel ensemble à cet emplacement est de nature à dégrader la qualité générale du site inscrit et son caractère paysager. » »
Elle préconisait de revoir le projet pour l’installer sur le parking haut.
Un avis que partage le directeur du Parc national des Calanques. « Lors des discussions nous avions préconisé un projet qui impactait moins la partie boisée et qui portait plutôt sur la partie haute du campus, vers le parking », admet François Bland. Il espère une « insertion la plus harmonieuse des bâtiments et la préservation maximale d’arbres. »
De son côté, France Nature Environnement, qui a signé une pétition regroupant plus de 12.000 signatures, considère « qu’il n’y a pas eu d’étude d’impact ». Ses membres vont prochainement se rassembler pour étudier les recours juridiques possibles. Le début des travaux est prévu pour octobre 2018.