Strasbourg: Une association milite pour que les restos U proposent aussi des repas végétaliens
ALIMENTATION•A Strasbourg mais aussi à Metz, des militants réclament que des repas végétaliens (sans produits d'origine animale) soient proposés aux menus des restaurants universitaires...Bruno Poussard
L'essentiel
- Les restaurants universitaires strasbourgeois proposent depuis peu un repas végétarien mais des militants aimeraient qu'ils aillent plus loin encore.
- Trois membres d'Animalsace vont même bientôt créer une association nationale afin de demander d'ajouter aux menus des restos des repas végétaliens.
Devant les restaurants universitaires strasbourgeois, il y a parfois des légumes géants en balade ces temps-ci. Pancarte dans une main, stylo et cartes dans l’autre, ils se mettent même à militer avec une idée dans leur panier : ajouter aux menus l’option d’un repas végétalien pour les étudiants. Car, selon eux, ceux qui ne mangent pas de produits d’origine animale ont déserté les restos U.
Leurs arguments aussi variés que vastes vont du respect de la condition animale aux bienfaits pour la santé en passant par la lutte contre le réchauffement climatique et la laïcité et la traçabilité. Président de l’association Animalsace, Cyril Ernst est un des trois militants à la source de cette démarche amorcée à l’automne :
« « Au-delà de la souffrance et des animaux tués par millions, c’est vital pour l’environnement car chacun peut faire quelque chose au niveau de son alimentation. » »
Sensibiliser pour une cuisine à base de végétaux seulement
Jeudi midi devant le resto U de l’Esplanade, ils ont récolté 149 signatures supplémentaires au gros millier déjà enregistré de la part d’utilisateurs de ces services à Strasbourg. « Ceux qui signent ne sont pas tous végés, mais ils sont d’accord », renchérit Cyril Ernst. Question de liberté de choix. « Ça permettrait de tester différents plats, c’est plutôt cool », confirme Guillaume, étudiant en master de physique.
aProposer des repas végétaliens viserait aussi à sensibiliser à la cuisine à base de végétaux uniquement. « A terme, ça augmenterait la demande en produits végétaux et ça permettrait d’entraîner le changement, ajoute Cyril Ernst. C’est comme le bio, quand les cantines s’y mettent, les producteurs s’y mettent. Mais il y a une prise de conscience, cette demande n’aurait pas été envisageable dix ans plus tôt. » A Lille, un RU a justement déjà franchi le pas, comme deux autres à Besançon, entre autres.
Des repas végétariens progressivement généralisés cette année
Envoyées aux responsables du Crous à Strasbourg mais aussi à Metz, les cartes signées seront destinées à engager un dialogue à ce sujet en Alsace. Sollicité, le service régional de la vie étudiante n’a pas encore réagi, mais il se dit à l’écoute. « Sur l’apport en protéines, les menus, les coûts, l’organisation, ça pose de nombreuses questions », prolonge Sarah Boos, du service communication.
Déjà, le RU de l’Esplanade propose depuis plusieurs années un repas végétarien (et bio mais un peu plus cher) à travers une chaîne dédiée, comme tous ceux de Strasbourg – sous des formes toutefois diverses – depuis la rentrée, en attendant ceux de Mulhouse. Une offre élargie qui doit d’ailleurs être suivie dans tout le pays d’ici la fin de l’année scolaire. Les fruits d’une enquête nationale réalisée en 2016 auprès de 60.000 étudiants dont 10% ont demandé à bénéficier d’une proposition végétarienne.
Pour leur part, les militants d’Animalsace lanceront début février une association nationale nommée Assiettes végétales et visant à répandre, à travers des groupes locaux, leur initiative pour des repas végétaliens dans les restaurants universitaires de toutes les grandes villes de France. Un site sera bientôt en ligne, et un appel lancé dans la foulée.