NUCLEAIREUne fois la centrale fermée, quel avenir pour le site de Fessenheim ?

VIDEO. Fessenheim: Une fois la centrale fermée, quel avenir pour le site ?

NUCLEAIREJeudi, un « comité de pilotage » s’installe à Fessenheim pour lancer la réflexion sur la reconversion du site de la centrale haut-rhinoise qui devrait s’arrêter définitivement d’ici à janvier 2019…
Alsace: Centrale nucléaire de Fessenheim (Archives)
Alsace: Centrale nucléaire de Fessenheim (Archives) - G. VARELA / 20 MINUTES
Alexia Ighirri

Alexia Ighirri

Et maintenant ? La question n’est désormais plus de savoir si la centrale nucléaire de Fessenheim, doyenne du parc français, fermera ou pas, puisqu’elle doit s’arrêter définitivement entre fin 2018 et début 2019 au moment où l’EPR de Flamanville entrera en service. Mais bien de savoir quel sera l’avenir du site haut-rhinois.

C’est là le sens de la venue dans le Haut-Rhin ce jeudi de Sébastien Lecornu. Le secrétaire d’Etat auprès du ministère de la Transition écologique et solidaire installera un « comité de pilotage » sur la reconversion du site de la centrale alsacienne.

Des axes de travail définis

Depuis début décembre des groupes de travail entre la préfecture, la communauté de communes et le département planchent sur « un véritable projet de redynamisation et de soutien », dixit Brigitte Klinkert, présidente Les Républicains du conseil départemental du Haut-Rhin.

Parmi les axes de travail cités par l’élue, on retrouve :

  • « l’aménagement d’une zone industrielle franco-allemande »
  • « un plan d’investissement et de recherche sur un nouveau mix énergétique autonome pour éviter le risque de black-out »
  • « le soutien aux projets d’avenir et à une pépinière liée à aux innovations environnementales et la recherche dans les énergies nouvelles »
  • « un plan d’accompagnement social pour la reconversion des salariés »
  • « l’accord pour un maintien des ressources fiscales pour les collectivités »

La volonté d’un pacte avec l’Etat

Si des discussions avaient déjà eu lieu en décembre au ministère, un dossier un peu plus formel sera remis au secrétaire d’Etat. Même si sa venue cette semaine « est une première approche pour regarder et écouter », croit la présidente du département.

Surtout Brigitte Klinkert, ainsi qu'une quinzaine d'autres élus alsaciens, veut « sceller un partenariat, un pacte fort entre les collectivités et l’Etat », demandant à ce dernier « de mobiliser les moyens nécessaires pour réenclencher une dynamique économique et énergétique pour ce territoire ».

Outre les axes de travail, peut-on imaginer des propositions un peu plus concrètes ? Dans les colonnes du Parisien en novembre 2017, la CGT proposait par exemple une centrale au gaz grâce au gazoduc voisin.

« Un lieu pour se souvenir »

« Il va être difficile pour le secrétaire d’Etat de sortir de son chapeau un projet qui aurait dû être prévu au moment de la construction de la centrale », souligne Gabriel Weisser, qui se présente comme « riverain inquiet de la doyenne des centrales nucléaires françaises ».

Dans le cadre de sa candidature pour la France insoumise aux législatives dans la circonscription de Fessenheim, celui qui avait été battu au premier tour avait déjà milité pour une « zone de transition énergétique » afin de voir « Fessenheim devenir un laboratoire pour les 18 autres sites nucléaires qui devront être démantelés ». Il appelle également à une « zone franche, avec un statut particulier » sur le plan économique sur le bassin d’emploi de Fessenheim, en guise de « reconnaissance nationale ».

Et dans le registre du symbole, « mon souhait le plus ardent serait que le site devienne un lieu de mémoire du “pire de la technologie”, pour se souvenir. Parce que la centrale fait partie de l’Histoire », poursuit Gabriel Weisser, qui veut accueillir à Fessenheim le 14 mars l’ancien premier ministre japonais Naoto Kan, devenu anti-nucléaire après avoir dû gérer la catastrophe de Fukushima.

« Un champ d’éoliennes n’a pas de sens »

En 2013, Le Gorafi avait peut-être émis une première idée, avec l’ouverture d’un jardin d’enfants à la centrale (et c’était une blague bien sûr !).

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Ségolène Royal, ministre de l’Environnement sous la présidence socialiste de François Hollande, évoquait, elle très sérieusement, l'implantation d'une usine Tesla à la place de la centrale nucléaire.

>> Quand Ségolène Royal, alors ministre de l’Environnement, parlait de reconversion du site et de Tesla

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Alors, on abandonne l’idée des voitures électriques Tesla à Fessenheim ? « Lorsqu’on a signé l’accord de Paris sur le climat il était aussi question de sobriété, de développement local, de retour à la proximité. Mettre un champ d’éoliennes n’a pas de sens », estime Alain Jund, élu écologiste de l’agglomération strasbourgeoise en charge de la transition énergétique, qui avait coécrit le livre Le nucléaire contre l’Alsace en 1977, qui plaide surtout pour un travail au niveau européen.