Mer de Chine: Après le naufrage d’un pétrolier, une marée noire s’étale sur plus de 20 kilomètres de long
POLLUTION•Un pétrolier iranien, qui a pris feu et coulé après une collision avec un autre navire, libère une colossale nappe d'hydrocarbure…20 Minutes avec agences
Le pétrolier iranien Sanchi a fini par couler en mer de Chine, après avoir brûlé pendant une semaine début janvier. Il a relâché une nappe de pétrole qui s’étale désormais sur près de 20 kilomètres de long.
Cette fuite laisse craindre l’une des plus importantes catastrophes écologiques de ces dernières décennies.
Collision avec un navire de fret
Le tanker iranien faisait route vers la Corée du Sud quand il est entré en collision avec un bateau de fret hongkongais, à 300 kilomètres au large de Shanghai le 6 janvier. Il transportait 136.000 tonnes de condensat, un brut ultra léger et très inflammable.
Poussé par des vents violents, le navire a dérivé vers la zone économique exclusive (ZEE) japonaise, avant de sombrer à quelque 300 kilomètres à l’ouest d’Amami Oshima, dans l’archipel des Ryukyu. Son équipage comptait une trentaine de personnes. Trois corps ont été retrouvés mais « il n’y a plus aucun espoir de retrouver des survivants » selon les équipes de secours qui ont abandonné les recherches dimanche 14 janvier.
La plus importante marée noire depuis plus de vingt ans
L’explosion de la coque du Sanchi a libéré une gigantesque nappe de pétrole qui ne cesse de s’élargir. Le ministère chinois des Transports a indiqué que « des nappes d’hydrocarbures en provenance du bateau continuent à brûler à la surface de l’eau ». Richard Steiner, spécialiste des marées noires, estime que l’accident constitue « le plus gros rejet de condensats dans la nature de toute l’histoire du pétrole ».
Selon les experts, le mazout alimentant les machines du Sanchi devrait venir aggraver encore la catastrophe. Le mazout est le pétrole le plus toxique pour les organismes marins. « Cétacés, poissons, oiseaux et plancton qui entrent en contact avec cette pollution peuvent soit mourir à brève échéance soit contracter des maladies, des infirmités ou encore devenir stériles », poursuit Richard Steiner.
Cette marée noire en mer de Chine, déjà très polluée, est la plus grave dans le monde depuis celle de 1991, survenue au large des côtes de l’Angola, où 260.000 tonnes de brut s’étaient déversées dans l’océan.