Le réchauffement climatique pourrait être beaucoup plus fort que prévu selon une étude
CLIMAT•Estimée en 2014 entre 3,2 et 5,9 degrés, l’augmentation des températures entre l’ère préindustrielle et 2100 pourrait finalement être plus importante de 0,5 degré…20 Minutes avec agences
Le réchauffement climatique observé sur Terre d’ici 2100 pourrait se révéler être plus important de 15 % que les plus pessimistes prévisions des spécialistes de l’ONU.
Elles avaient été rendues publiques en 2014 dans un rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) évoquant plusieurs possibilités de scénarios dépendant de l’importance des gaz à effet de serre émis avant 2100. Or, pour les auteurs d’une étude publiée ce mercredi dans Nature, ces prédictions sont teintées d’incertitudes et sous-estiment l’ampleur du phénomène.
« 93 % de chances que le réchauffement dépasse 4°C »
« Le réchauffement climatique sera probablement plus important » que les pires modèles du Giec, affirment ainsi Patrick Brown et Ken Caldeira, climatologues à l’Institut Carnegie de l’université de Stanford en Californie (Etats-Unis).
Estimée en 2014 à une fourchette allant de 3,2 à 5,9 degrés, l’augmentation des températures entre l’ère préindustrielle et 2100 pourrait finalement être supérieure de 0,5 degré à ces prévisions. « Il y a 93 % de chances que le réchauffement dépasse 4°C d’ici la fin du siècle », affirme Ken Caldeira dans un communiqué. Soit une probabilité plus élevée que celle avancée par le Giec.
Des efforts encore plus importants
Conséquence, les efforts devront être encore plus soutenus. « Nos résultats indiquent que parvenir à n’importe quel objectif de stabilisation de la température mondiale nécessitera des réductions plus importantes des émissions de gaz à effet de serre que celles précédemment calculées », analysent les auteurs de l’étude.
Le monde scientifique est divisé face aux conclusions des chercheurs américains. « Nous sommes désormais plus sûrs concernant l’avenir du climat, mais la mauvaise nouvelle, c’est qu’il sera plus chaud que nous le pensions », a ainsi estimé William Collins, de l’université britannique de Reading (Royaume-Uni). Mais pour Piers Forster, spécialiste en changement climatique à l’université de Leeds, « c’est seulement un élément de preuve (…). Nous devons examiner tous les éléments de preuves avant de tirer des conclusions hâtives ».