FINANCE VERTELes investissements «verts» largement insuffisants en France

Les investissements «verts» largement insuffisants en France

FINANCE VERTEL'an dernier, comme cette année, il y a eu un écart «de 20 à 40 milliards d'euros» entre les investissements qui ont été réalisés et les besoins annuels à mobiliser, note l'Institute for Climate Economics (I4CE), dans son panorama des financements climat en France...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Les investissements (hors recherche) en faveur du climat continuent de stagner en France et sont largement insuffisants pour atteindre les objectifs que s'est fixé le pays, selon l'Institut for climate economics (I4CE).

Le groupe de réflexion, émanant de la Caisse des Dépôts, a publié ce mercredi son 4e Panorama annuel des financements climat en France. Principal enseignement : Cette anné, comme l'an dernier, il y a eu un écart «de 20 à 40 milliards d'euros» entre les investissements qui ont été réalisés et les besoins annuels à mobiliser.

Le bâtiment, secteur le plus en retard

Plus précisément, en 2016 et 2017, 25 milliards d'euros ont été investis, alors que pour atteindre les objectifs fixés dans la stratégie nationale bas carbone et la feuille de route énergétique à horizon 2030, il faudrait investir entre 45 et 60 milliards d'euros par an jusqu'en 2020, puis entre 50 et 70 milliards d'euros par an entre 2021 et 2030, détaille l'institut. Le secteur le plus en retard est le bâtiment, notamment la rénovation des logements privés.

A horizon 2030, «cela représenterait environ 3% du PIB français ou 20% des investissements dans le pays», a détaillé Hadrien Hainaut, chef de projet à l'I4CE lors d'une conférence de presse. «Les besoins paraissent énormes», mais cela signifie surtout que «les flux financiers actuels ne sont pas alignés» avec les objectifs, a-t-il expliqué.

Des dépenses qui stagnent

Ces chiffres comptabilisent les dépenses en équipements dans l'efficacité énergétique, le bâtiment, les énergies renouvelables ou encore les infrastructures durables de transport.

Ils ne prennent pas en compte les investissements industriels, de l'agriculture, du nucléaire, ou pour de futures nouvelles lignes de train à grande vitesse, dont les besoins futurs «ne sont pas suffisamment documentés» pour être intégrés dans cette étude, précise l'I4CE.

En rajoutant les montants effectivement dépensés en faveur du climat dans ces secteurs, près de 32 milliards d'euros ont été investis cette année (31,5 milliards) et en 2016 (31,8 milliards) en faveur du climat en France, un chiffre qui stagne globalement depuis 2014, note l'I4CE.

L'amélioration de l'efficacité énergétique a mobilisé 14,5 milliards d'euros l'an dernier (+400 millions par rapport à 2015), quand 9,2 milliards d'euros ont été dépensés dans les infrastructures durables et 5,3 milliards dans les énergies renouvelables, deux domaines où les dépenses stagnent depuis plusieurs années.

Les ménages derrière l’État mais devant les entreprises

En 2016, les ménages ont été à l'origine d'un tiers des investissements réalisés (10,8 milliards), derrière l'Etat et les collectivités (11,4 milliards) mais devant les entreprises commerciales (9,8 milliards).

Via le versement de subventions, d'aides ou de financement direct, le secteur public conduit toutefois «plus de la moitié» des financements réalisés depuis 2013 dans des investissements en faveur du climat.

Malgré ce soutien public, sur certains secteurs comme la rénovation des logements, «on a encore du mal à voir comment» parvenir à atteindre les objectifs, a noté Ian Cochran, un des autres de l'étude.