Eau potable: La vigilance toujours requise face à la présence de plomb
ENVIRONNEMENT•Le seul traitement de l’eau du robinet aux orthophosphates ne serait pas suffisant et la réhabilitation des réseaux de distribution doit se poursuivre…20 Minutes avec agence
La lutte contre la contamination de l’eau potable par le plomb reste une priorité, rappellent les autorités sanitaires. Parmi les méthodes utilisées, la principale est le traitement de l’eau au niveau des usines de production avec l’utilisation des orthophosphates ou de l’acide phosphorique, des substances destinées à limiter la dissolution du plomb. Mais cette mesure ne serait pas forcément suffisante.
Un constat mitigé
C’est ce qu’a estimé l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un rapport rendu public ce mardi. Après avoir étudié l’impact du traitement anti-plomb de l’eau du robinet par ajout d’orthophosphates, les spécialistes ont dressé un constat mitigé.
Ainsi, l’impact sanitaire du produit serait mal connu et mériterait d’être étudié. En outre, son efficacité serait variable en fonction des sites, des réseaux de distribution de l’eau, et des caractéristiques de cette dernière, indique l’organisme.
Poursuivre l’effort de réhabilitation des réseaux
« Le traitement ne permet pas de respecter en permanence et à tous les points d’usage, la limite réglementaire de qualité dans les eaux destinées à la consommation humaine », regrette l’Anses dans son rapport avant de préconiser des solutions, comme le traitement par reminéralisation ou décarbonatation. Car l’ajout des orthophosphates « constitue une mesure de protection collective possible mais non suffisante à elle seule ».
L’agence encourage également de poursuivre l’effort de remplacement ou de réhabilitation des réseaux de distribution intérieurs publics et privés. C’est en effet à ce niveau que peut se produire la contamination au plomb de l’eau potable. Or celle-ci est responsable de 14 % de l’exposition moyenne au métal chez les enfants de 13 à 36 mois, indiquait en 2016 une autre étude de l’Anses.