Un cochon d’inde lancé du haut des escaliers, un chiot jeté dans une rivière, un écureuil brûlé vif… Voilà quelques-unes des 119 scènes insoutenables diffusées sur Snapchat et signalées entre janvier et septembre 2017 à la Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals (RSPCA).

C’est plus de 4 fois plus qu’en 2015 (27). En 2016, l’association de protection des animaux n’en avait reçu que 69.

Des actes de plus en plus cruels

« Ce qui est encore plus préoccupant que la hausse de 340 % des signalements de vidéos d’actes de cruauté contre des animaux sur Snapchat, c’est le niveau de cruauté que l’on peut y voir », souligne l’association dans un communiqué.

« Si beaucoup de ces vidéos montrent des actes de cruauté qui se situent au niveau le plus bas de gravité – comme des adolescents courant après des oies ou jetant des cailloux à des oiseaux - un nombre inquiétant d’entre elles montre des actes sérieux de brutalité », précise-t-elle.

Les enfants en première ligne

Autre sujet de préoccupation : ces sévices sont essentiellement commis par des enfants : « Ces enfants partagent ensuite ces vidéos et photos avec leurs pairs. Certains jours, j’ai beaucoup de mal à retirer ces images de ma tête »,a confié à la chaîne britannique Sky News un des enquêteurs de l’association.

« En raison du mode de fonctionnement de Snapchat [les messages disparaissent automatiquement après avoir été vus], les enfants utilisent la plateforme pour partager ces vidéos parce qu’ils se sentent invincibles et pensent – à tort – que c’est intraçable. Mais si elles nous sont signalées par des enfants qui les ont vues ou des parents inquiets, nous avons des outils qui nous permettent de remonter aux responsables dans 80 % des cas », note la RSPCA, qui a une équipe dédiée à l’étude de ces signalements et aux éventuelles poursuites

Des actions de sensibilisation

L’association se défend toutefois de vouloir poursuivre ces enfants et insiste sur sa mission de sensibilisation et d’éducation, notamment en visitant les écoles où sont scolarisés les enfants mis en cause. « La hausse du nombre de ces vidéos choquantes sur Snapchat montre qu’une culture de la cruauté se développe sur ces réseaux sociaux et il est important que nous travaillions avec d’autres agences pour l’arrêter. »

Un porte-parole de Snapchat a réagi en rappelant que « cette sorte de cruauté est illégale et ne devrait jamais être diffusée sur Snapchat ». « Nous encourageons toute personne qui voit quelque chose de ce genre n’importe où à la signaler. »

Contactée par 20 Minutes, la SPA ne disposait de bilan chiffré des signalements de maltraitances sur le réseau social Snapchat mais confirmait être très vigilante. « Nous effectuons une veille très connectée de tous les cas de maltraitance animale signalés dans nos 64 refuges mais aussi sur Internet pour pouvoir réagir au plus vite, en portant plainte ou en organisant des saisies », précise l’association, qui dispose d’une équipe d’inspecteurs salariés et d’un réseau national de délégués-enquêteurs bénévoles. Un formulaire en ligne sur le site de l’association permet de signaler tout acte de cruauté envers un animal.