Nicolas Hulot a officialisé la création prochaine du parc naturel régional du Médoc
ENVIRONNEMENT•Le ministre de l'environnement a donné un coup de projecteur sur ce projet de parc naturel régional du Médoc, en Gironde, encore au stade de l'enquête publique, et qui devrait être crée fin 2018, début 2019...Elsa Provenzano
L'essentiel
- Le projet de labellisation de 2.400 km2 de terres médocaines a été lancé en 2011 et devrait se concrétiser fin 2018/début 2019.
- La charte sur laquelle repose le projet associe tous les acteurs du territoire et vise à le dynamiser.
Dans le Médoc, il n’y a pas que le vin mais aussi des marais, des forêts et un littoral : tout un tas de richesses naturelles que le projet de parc naturel régional vise à valoriser. Il fait partie des quatres parcs supplémentaires qui vont voir le jour dans les prochaines années et sur lesquels le ministre de l’environnement Nicolas Hulot a porté un coup de projecteur vendredi, à l’occasion du 50e anniversaire de leur Fédération.
Pour le territoire enclavé du Médoc, aux portes de la Métropole bordelaise, cette labellisation qui vaudra pour 15 ans, est une opportunité de mieux faire reconnaître ses atouts. Le projet, lancé en 2011, est encore au stade de l’enquête publique dans le cadre de laquelle tout le monde peut donner son avis en ligne. Le périmètre du projet est de 2.400 km2, il intègre 53 communes, ce qui représente un bassin de 100.000 habitants.
« Une valorisation économique »
« Presque 20 % du territoire est déjà encadré par des protections environnementales type Natura 2000, explique Aurélie Hocheux, directrice de Syndicat Médoc, qui accompagne le projet de labellisation. On s’est orienté vers un projet de bonne gestion et de valorisation économique »
La labellisation ne donne pas de pouvoir réglementaire donc il n’y aura pas de « police de l’environnement » ou d’espaces sanctuarisés dans ce parc, comme cela peut exister dans les parcs nationaux. Le projet repose sur une charte élaborée avec tous les acteurs du territoire (forestiers, viticulteurs, associations de protection de l’environnement etc.) et qui constitue une sorte de feuille de route.
Dans les marais du nord Médoc vivent des espèces rares ou en voie de disparition. « Pour garder la qualité de ce milieu, il faut que cela reste une prairie et lutter contre l’embroussaillement, explique Aurélie Hocheux, et l’activité d’élevage peut nous y aider ».
Un recensement des éleveurs du territoire Médocain et des réunions avec les partenaires et les coopératives ont déjà débuté. « On sait par exemple qu’il faudrait créer une filière d’engraissement des veaux, puisqu'aujourd'hui beaucoup d’éleveurs les vendent trop tôt », pointe la directrice de Syndicat Médoc. Des coopérations sont aussi à mener dans le secteur des céréales.
Les financements seront fléchés projet par projet, associant collectivités mais aussi potentiellement fondations et entreprises. « On veut mettre en lumière les bonnes pratiques et mettre en place des projets de bonne gestion », conclut Aurélie Hocheux. L’ambition est aussi de proposer une « destination Médoc » au-delà du seul oenotourisme.
Après l’avis du commissaire enquêteur, tous les signataires vont délibérer avant un passage final au ministère de l’Environnement. Son officialisation est attendue pour fin 2018 ou début 2019.