INITIATIVEIls récupèrent des filets de pêche pour créer des objets du quotidien

Bretagne: Ils récupèrent des filets de pêche pour créer des objets du quotidien

INITIATIVEL’entreprise sociale Fil et Fab fait du recyclage intelligent sur les ports…
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Quatre anciens étudiants en design ont créé l’entreprise sociale Fil et Fab.
  • Basée à Brest, elle récupère les filets de pêche usagés pour les recycler.
  • Des objets comme des luminaires ou des dessous de verre vont être créés.
  • Fil et Fab a été retenu dans le cadre d’un appel à projets de la région Bretagne.

Il fallait y penser. Basés à Brest, quatre jeunes Bretons ont créé la start-up sociale Fil et Fab pour recycler les filets de pêche usagés afin de les transformer en objets du quotidien. « On cherchait une idée, un projet à créer. C’est en marchant le long du port que l’on a remarqué tous ces filets abandonnés. On s’est renseignés et on s’est rendu compte qu’ils n’étaient pas du tout valorisés », se souvient Thibaut Uguen.

Incinérés ou enfouis

Une fois abîmés, ces filets de plastique sont ramenés à terre par les pêcheurs, qui doivent en plus s’acquitter d’une taxe pour leur enlèvement, avant qu’ils ne soient incinérés ou enfouis. « Il y en a très peu qui les balancent en mer », promet Théo Desprez, autre membre fondateur de Fil et Fab.

Théo Desprez et Thibaut Uguen ont créé la start-up sociale Fil et Fab, qui transforme les filets de pêche usagés en objets du quotidien.
Théo Desprez et Thibaut Uguen ont créé la start-up sociale Fil et Fab, qui transforme les filets de pêche usagés en objets du quotidien. - C. Allain / 20 Minutes

Repérée par la région Bretagne dans le cadre d’un appel à projets d’économie sociale et solidaire, leur structure va bénéficier d’un accompagnement et d’un coup de pouce financier, qui lui servira à payer la recherche et le développement. « Au départ, on transformait les filets en espadrilles ou en crayons-feutres. Mais on s’est vite rendu compte que ce serait trop compliqué et pas viable ».

Des luminaires, des dessous de verres…

Après avoir fait fondre leurs filets avec un fer à repasser, un chalumeau ou d’autres moyens du bord, les quatre anciens étudiants en design ont donc fait appel au centre d’étude de Saint-Brieuc ID Composite pour façonner leur matière. « Nous obtenons des plaques très intéressantes composées à 100 % par le plastique des filets. Elles peuvent prendre différentes formes, les propriétés sont intéressantes », détaille Thibaut Uguen. Les étudiants travaillent notamment à la conception de luminaires, mais aussi de sous-verre, qu’une brasserie locale devrait leur commander. « Il y a énormément de débouchés mais il faut pérenniser la filière », admettent les jeunes entrepreneurs.

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Pour mener à bien leurs essais, ils se servent aujourd’hui dans les bennes de récupération du port du Conquet (Finistère). A terme, ils aimeraient convaincre les gestionnaires des ports de leur faire confiance. « Ils ont tout à y gagner. Les ports seraient plus propres et ils amélioreraient leur image ».

Avec leur plastique, les quatre entrepreneurs s’ouvrent un champ d’application très large. La seule utilisation qu’ils s’interdisent est alimentaire, car trop complexe à traiter.