INSOLITEOn vous explique pourquoi les Alpes du Sud ont «perdu» 83 centimètres

On vous explique pourquoi les Alpes du Sud ont «perdu» 83 centimètres

INSOLITEPlus rien ne sera jamais comme avant : la barre des Ecrins a été mesurée à 4.101,17 mètres, 83 centimètres de moins que la mesure précédente. Voilà pourquoi…
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Des géomètres alpinistes ont gravi la barre des Ecrins avec tout leur matériel, pour établir une mesure précise du point culminant de la région Paca.
  • Leur conclusion est surprenante : les Alpes du Sud sont (un tout petit peu) plus basses que ce qu’on pensait jusqu’à aujourd’hui !

C’est, de leur propre aveu, « un travail de fou » : quatre géomètres et alpinistes ont hissé leur matériel en haut de la barre des Ecrins, dans les Hautes-Alpes, mi-août. Ils ont mesuré le point culminant des Alpes du Sud, avec des GPS professionnels de grande précision. Verdict, révélé cette semaine : les Alpes du Sud culminent à 4.101,17 mètres, soit 83 centimètres plus bas que le chiffre jusque-là mentionné sur les cartes.

Ça veut donc dire que les Alpes rapetissent ? Pas du tout, explique à 20 Minutes Michel Baud, géomètre à Aubagne, près de Marseille, qui a participé à l’expédition :

« Ce n’est pas le sommet qui est descendu, ni une conséquence de la fonte des neiges (rires) ! C’est tout simplement parce qu’on améliore la précision : la dernière mesure calculait au mètre près, donc 4.102 mètres, nous, on mesure au centimètre près. Nos appareils ont relevé 4.101,17 mètres ! »

Les Alpes gagnent 2 mm par an !

Les deux autres sommets mesurés au cours de l’expédition sont aussi plus bas que prévu : le Dôme de Neige pointe à 4009,3 mètres (contre 4.015 mètres auparavant) et le Pic Lory à 4.086,87 mètres (contre 4.088 mètres).

Mais cela ne signifie pas que les Alpes sont en train de perdre de l’altitude. Ce serait même plutôt l’inverse. « Il y a une surrection des Alpes, on considère généralement qu’elles gagnent 2 millimètres par an, reprend Michel Baud. On a justement scellé des repères dans la roche, à 10 centimètres de profondeur, pour que les générations futures puissent mesurer et remesurer précisément. Si ça augmente de 2 centimètres tous les dix ans, on le verra ! »

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D’ailleurs, d’ici là, le matériel aura peut-être évolué… « Nous aujourd’hui, on mesure au centimètre près… Peut-être que nos petits-enfants calculeront au millimètre près, glisse Michel Baud. Mais dans ce cas-là, un coup de pied dans un caillou, au sommet, ça changera peut-être tout ! »