Les lobbyistes de Monsanto bientôt interdit d’accès au Parlement européen?
LOBBYING•L’entreprise d’agrochimie a montré un manque « de respect profond d’une institution publique démocratiquement élue », selon un porte-parole du Parlement…20 Minutes avec AFP
Changement à venir à Strasbourg et Bruxelles. Les chefs des groupes politiques du Parlement européen ont demandé d’interdire l’accès de l’institution aux cadres et lobbyistes du géant de l’agrochimie Monsanto, après son refus d’assister à une audition, a-t-on appris vendredi auprès du Parlement.
Le refus exprimé par Monsanto, dans une lettre adressée au Président du Parlement européen et aux chefs des groupes politiques, « montrait un manque de compréhension et de respect profond d’une institution publique démocratiquement élue », a dit un porte-parole du Parlement.
L’entreprise refuse de commenter les « Monsanto papers »
Les présidents de groupes ont donc « adopté hier une recommandation au Secrétaire Général d’interdire l’accès du Parlement européen aux représentants de Monsanto », a-t-il expliqué. Le secrétaire général doit désormais « rédiger une note qui sera soumise mardi pour approbation aux questeurs » du Parlement, qui sont responsables des questions administratives et financières au sein de l’institution.
Lors de l’audition au Parlement européen le 11 octobre, les eurodéputés voulaient notamment interroger l’entreprise sur les « Monsanto papers », des documents déclassifiés par la justice américaine qui montrent, selon les médias, que le groupe américain a pesé sur la rédaction d’études scientifiques.
Monsanto défenseur du glyphosate
Dans sa réponse à la Conférence des présidents, Monsanto dit « ne pas avoir le sentiment que la discussion telle que proposée est le forum approprié pour aborder de tels sujets ». Le géant commercialise notamment le RoundUp, un produit dont le principe actif est le glyphosate, un herbicide au cœur d’une controverse en Europe.
La licence européenne du glyphosate expire fin 2017 et le débat sur son renouvellement fait rage au sein de l’UE. La Commission européenne, qui recommande sa ré-autorisation pour 10 ans, souhaite que les Etats membres se prononcent rapidement pour ou contre ce renouvellement, dans un vote à la majorité qualifiée.