Ouragan Maria: «En Basse-Terre, les routes sont dévastées, la nature ravagée»
VOUS TEMOIGNEZ•L'ouragan Maria est passé sur l'île de la Guadeloupe dans la nuit de lundi à mardi...Tristan Lescot
L'essentiel
- L’ouragan Maria a provoqué des dégâts très importants en Guadeloupe.
- L’état de catastrophe naturelle sera signé samedi a annoncé Edouard Philippe.
pour cette saison. Maria s’est abattu sur la Guadeloupe dans la nuit de lundi à mardi, le pic du phénomène ayant eu lieu à 3 heures du matin (9 heures, heure de Paris). Aéroport de Pointe-à-Pitre fermé, population confinée, inondations, submersions, toitures envolées… Il est encore trop tôt pour évaluer le coût des dégâts mais sera signé samedi a annoncé, mercredi soir, le Premier ministre, Edouard Philippe.
La population se serre les coudes avant le passage de Maria
Laura vient des Yvelines, habite depuis deux ans en Guadeloupe et vivait « son premier cyclone ». Avec son compagnon originaire de l’île, ils sont installés à Saint-Claude au sud du territoire de Basse-Terre. Avant le passage de l’ouragan, ils ont protégé leur maison qui n’est pas conçue pour résister à un tel événement climatique. Craignant la chute d’un ou plusieurs arbres sur leur toiture, ils ont déménagé tous leurs meubles et leurs affaires importantes au rez-de-chaussée. De même, ont-ils acheté toutes les courses nécessaires (conserves, eau) et cloué des planches sur leurs portes et leurs fenêtres. La matinée précédant l’arrivée du cyclone, « la population guadeloupéenne restait très calme » insiste-t-elle. Les gens étaient encore dehors, à faire leurs courses, à se provisionner en essence ou à discuter des prochaines intempéries (alors que La Martinique était déjà en alerte violette). La solidarité marche à plein en Guadeloupe, entre amis ou entre voisins, on n’hésite pas à s’entre-aider et à proposer son logement à ceux qui sont dans le besoin ou dont le logis n’aurait pas d’isolation paracyclonique. C’est le cas de Laura qui a passé la nuit chez une amie.
« Le vent venait claquer sur la baie vitrée, le canapé tremblait »
Si Irma a relativement épargné le département de l’Outre-mer français, . « C’était impressionnant - témoigne Laura - le vent venait claquer sur la baie vitrée, le canapé tremblait. » Malgré une mer moins agitée, une forte houle s’est poursuivie le lendemain présentant des creux d’environ deux mètres déferlant sur les rivages. Les précipitations ont également été intenses, provoquant des « inondations à Bouillante » dans l’ouest de l’île de Basse-Terre. La situation est « encore pire aux Saintes » qui offrait après le passage de l’ouragan, un paysage de désolation.
Laura qui est professeure de prépa, enseigne dans un lycée dans la ville de Basse-Terre. Une partie de la toiture a été détruite par Maria et elle ne sait pas encore quand elle pourra reprendre les cours surtout qu’elle redoute que l’intérieur des locaux ait été sérieusement endommagé. Autant de contraintes pour ses étudiant(e)s risquant d’être pénalisé(e)s en prenant beaucoup de retard sur le programme.
Les routes dévastées, la nature ravagée
À cet effet, les consignes de la préfecture restaient très strictes, enjoignant la population à rester chez elle et à éviter de prendre la voiture. Selon Laura, « les routes sont dévastées » jonchées d’arbres, rendant même les axes principaux impraticables. . Il en est de même pour les infrastructures qui présentaient à la base un état défectueux.
Cette situation pénible n’empêche pas Laura et son compagnon de rester optimistes. Les bâtiments détruits vont pouvoir être reconstruits et elle est admirative de la mentalité guadeloupéenne : « Les gens gardent un état d’esprit positif, discutent entre eux, se demandent comment enlever les arbres sur les routes, s’enquièrent les uns des autres et surtout, ne se plaignent jamais. »
« Notre toiture a tenu »
Quant à son propre logement à Saint-Claude, « la toiture a tenu » malgré des dégâts « importants ». Ce sont les grands palmiers tout autour de leur propriété qui ont le plus souffert et des travaux sont aussi à effectuer à l’intérieur de leur maison. Comme ils n’ont pas encore retrouvé l’électricité, ils consomment au plus vite leurs denrées périssables (stockées dans le réfrigérateur et le congélateur) et donnent le reste aux plus chanceux de leurs voisins qui ne sont pas affectés par la panne de courant.
Soulagement ultime, ils ont eu le bonheur de retrouver tous leurs animaux domestiques qui ont couru se protéger pendant le passage de Maria. Mercredi, sur l’île de Basse-Terre, le vent s’était calmé et les précipitations ont laissé place au soleil. Enfin.