Amazonie: Des millions d'hectares de forêt sacrifiés pour l'exploitation minière
ENVIRONNEMENT•Créé en 1984, le statut de réserve naturelle d’une zone de la forêt amazonienne a été abrogé…20 Minutes avec agences
Le président brésilien, Michel Temer, a décidé d’abroger le statut de réserve naturelle d’une zone de quatre millions d’hectares, située dans les états du Para et de l’Amapa, au nord du Brésil.
Cette zone de l’Amazonie pourra donc être exploitée à l’avenir par des entreprises minières.
Exploitation du potentiel minier
Un décret, publié hier au Journal officiel, met fin à cette réserve naturelle créée en 1984 qui permettait de réserver l’activité minière dans le territoire aux seules compagnies publiques. Les entreprises privées pourront aussi « exploiter le potentiel minier de la région », selon les propres termes du ministère des Mines et de l’Énergie.
Le nouveau texte précise cependant que la modification du statut « ne remet pas en cause l’application de la loi concernant la protection de la flore et des territoires autochtones. »
Inquiétude des protecteurs de l’environnement
La forêt amazonienne constitue la plus grande zone de forêt ancienne tropicale et le plus grand réservoir de biodiversité de la planète. Elle est pourtant victime d’une déforestation massive : plus de 700.000 km² d’espaces forestiers ont été perdus depuis les années 1970.
Ce nouveau décret préoccupe au plus haut point, notamment les organisations non gouvernementales, comme le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Au mois de juin dernier, lors d’une visite du président brésilien à Oslo, la Norvège, qui finance une large partie de la protection de la forêt amazonienne, a d’ores et déjà prévenu qu’elle diviserait par deux ses versements au Brésil en 2017 en raison de l’accélération de la déforestation.
La pression des lobbies
Les autorités locales se veulent rassurantes en affirmant que le changement de statut de la réserve, où vivent de nombreuses tribus indiennes, a été placé sous contrôle d’organismes de protection de l’environnement.
Il n’en reste pas moins que le gouvernement Temer a souvent été montré du doigt par des ONG qui l’accusent de brader la forêt amazonienne sous la pression des lobbies de l’agro-business et des compagnies minières.