VIDEO. Zoo de Beauval: A quel point la naissance du bébé panda est-elle une bonne affaire?
ECONOMIE•Les pandas boostent la fréquentation du zoo de Beauval mais lui coûtent aussi très cher. Explications…M.B.
L'essentiel
- La naissance d'un bébé panda, une première en France, est une aubaine pour le zoo de Beauval en termes d'image.
- L'étblissement a prévu d'embaucher pour faire face à la «pandamania».
- Ces pandas ont un coût non négligeable pour la structure.
Une naissance historique qui pourrait rapporter (très) gros. L’arrivée de « Mini Yuan Zi » vendredi soir est une sans aucun doute une excellente nouvelle pour les caisses du zoo de Beauval.
On assiste à une véritable « pandamania » depuis que les parents du premier bébé panda né en France ont pris leurs quartiers dans le Loir-et-Cher en 2012.
Ces vedettes ont contribué à voir le nombre de visiteurs grimper de 60 % au cours des cinq dernières années pour atteindre 1,35 million à la fin 2016. Résultat, de 22 millions d’euros, le chiffre d’affaires a atteint l’an dernier 55 millions d’euros.
Un bond significatif des recettes qui s’explique aussi, selon la direction, par la fréquentation de ces trois complexes hôteliers qui ont accueilli plus de 10 % des visiteurs en 2016 et par la restauration tout comme la boutique de souvenirs. Ces activités génèrent un peu plus de la motié des recettes, permettant ainsi d’équilibrer les investissements réalisés, explique à 20 Minutes, Delphine Delord, la responsable de la communication.
De grosses dépenses pour les pandas
Cependant, le couple panda, propriété de la Chine, est aussi une source de dépenses non négligeables. Selon Le Parisien, le zoo doit verser 872 000 euros par an aux autorités chinoises afin de « financer des programmes de conservation et de réintroduction dans les réserves de pandas ».
A cette facture, il faut selon ajouter 35.000 euros de bambous par an puisque chaque panda en mange 30 à 40 kilos par jour (C’est toujours moins que les 120 000 euros par an dépensés pour nourrir les 6 koalas en eucalyptus). Sans oublier un investissement initial de 5 millions d’euros réalisé par le zoo pour créer une zone chinoise afin d’accueillir le couple star aux côtés notamment des pandas roux et des panthères des neiges.
Et la note aurait pu être encore plus salée car normalement, comme l’explique Rodolphe Delord, le directeur du zoo, la naissance d’un bébé entraîne une réévaluation de l’indemnité versée à Pékin. « Mais nous, on a négocié pour qu’il reste identique », expliquait-il récemment au Parisien, notant cependant que les frais liés à la venue des deux soigneuses chinoises directement depuis de la base de reproduction des pandas de Chengdu en Chine étaient à la charge de l’établissement français.
Incroyable engouement autour de la naissance
Mais « Mini Yuan Zi » le vaut bien si l’on en juge l’incroyable engouement qu’il suscite.
26 millions de curieux ont suivi son arrivée sur les réseaux sociaux du ZooParc, d’après les chiffres de la direction cités par France Bleu dimanche.
Le jour de sa naissance, vendredi, 200.000 connexions ont été enregistrées sur le site du parc. « C’est énorme. En temps normal, nous en recensons entre 10.000 et 40.000 selon les saisons », a indiqué auprès de L’Express Delphine Delord, chargée de la communication.
Résultat, l’établissement qui accueille environ deux fois plus de visiteurs que ses concurrents d’Amnéville (Moselle) et de Royan (Charente-Maritime), selon Les Echos, se prépare à une fréquentation soutenue une fois que le bébé panda pourra être présenté au public dans son enclos à partir d’octobre, le temps qu’il ouvre les yeux, se couvre de poils et prenne des forces. « Plusieurs dizaines d’emplois sont donc à pourvoir, essentiellement dans la restauration et l’hôtellerie. Les hôtels du parc devraient en effet tourner à plein régime prévoit la direction alors que la fin d’été marque habituellement le début de la saison creuse », explique France Bleu.
Produits dérivés à gogo
D’ici là, les produits dérivés (porte-clefs, tasses, stylos, peluches…) dédiés aux pandas, comme le montre ce reportage de BFMTV, devraient continuer à séduire de nombreux visiteurs qui peuvent depuis lundi observer la famille panda depuis des écrans géants. « Nous diffuserons des séquences de ce qui se passe d’intéressant chaque jour », expliquait vendredi à 20 Minutes le service communication du zoo de Beauval.
La direction enivisage de réaliser pour l’année prochaine des t-shirts ou encore des peluches à l’effigie de « Mini Yuan », comme pour ses autres animaux stars. Une opportunité supplémentaire de business à saisir pour le zoo de Beauval qui regroupe 10.000 animaux de 600 espèces différentes et emploie l’équivalent de 400 personnes à temps plein.
La Chine récupérera le bébé panda d’ici à trois ans, lorsqu’il sera sevré. S’il est impossible pour l’instant d’évaluer l’impact qu’aura la naissance du bébé panda sur l’activité du zoo de Beauval, une chose est sûre, comme le reconnaît Delphine Delord, l’impact « est énorme en termes de communication ».