Des déchets enfouis depuis trente ans découverts sur le site nucléaire de Flamanville
NUCLEAIRE•Ces déchets datent de la construction des deux premiers réacteurs de la centrale nucléaire. Et selon l’Autorité de sûreté nucléaire, le volume de déchets à extraire est plus important que prévu…C’est un coup de pelleteuse assez gênant. En mai 2016, sur le chantier de construction du nouveau réacteur nucléaire de type EPR, à Flamanville (Manche), des ouvriers ont par hasard mis à jour des déchets vieux de 30 ans, enfouis à quelques mètres de profondeurs.
Des sacs plastiques, des morceaux de bois, des câbles métalliques…
Il s’agit de sacs plastiques, de morceaux de bois, de câbles métalliques et autres tuyaux de toutes sortes, précise ce lundi Le Parisien, qui rapporte les faits. Ils proviennent de la construction des deux premiers réacteurs de Flamanville, entre 1978 et 1986. Ces déchets sont a priori non dangereux, mais ils auraient dû être à l’époque répertoriés et traités, note le quotidien.
Rapidement prévenu, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) envoie une « lettre de suivi » demandant des compléments d’informations, notamment sur le volume et la nature des déchets. C’était le 7 juillet 2016, indique Le Parisien. Mais les réponses tardent à venir et, le 2 juin dernier, l’ASN profite d’une nouvelle inspection pour faire le point.
Plus de déchets que prévus ?
L’ASN n’est pas satisfaite de ce qu’elle a vu. « Certes, le groupe a immédiatement pris des mesures pour évacuer ces déchets vers les filières autorisées, indique Hélène Héron, la chef de la division de Caen à l’ASN interrogée par Le Parisien. Mais de nouvelles fouilles ont montré que le volume à extraire était finalement largement supérieur aux estimations de départ. » Ce volume n’est pas précisé, mais la zone de déchets s’étendrait jusque sous des modules préfabriqués, réservés aux ouvriers du chantier, écrit le quotidien.
EDF se défend en expliquant avoir mis en place un chantier de dépollution des sols, toujours en cours, et en précisant que « ces déchets ont été enfouis bien avant que le moindre combustible ne soit introduit dans les deux réacteurs ». Le Réseau sortir du nucléaire rétorque, lui, que « nous n’avons aucune garantie sur la non-dangerosité de ces déchets » et que « cette histoire est révélatrice de certaines pratiques » qui seraient, selon l’association, « encore monnaie courante sur tous les sites » d’EDF.