Le niveau des océans augmente plus vite que prévu, notamment à cause du Groenland
RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE•La hausse du niveau des océans s'est accélérée à une vitesse inquiétante ces dernières années, jusqu'à faire disparaître certaines îles du Pacifique...20 Minutes avec agences
Les océans couvrent plus de 70 % de la surface terrestre et jouent un rôle central dans la régulation de la température de notre planète. Et aujourd’hui, ils se réchauffent plus vite que prévu, selon une étude publiée dans Nature Climate Change ce lundi.
Des îles du Pacifique disparaissent
Le phénomène inquiète de nombreux scientifiques. Sous l’effet de ce réchauffement accéléré, les océans se dilatent et érodent peu à peu les régions côtières, jusqu’à faire disparaître certaines îles du Pacifique.
Les données de l’étude concernent une période de plus de dix ans et démontrent que la hausse de 2,2 millimètres par an enregistrée en 1993 a bondi pour atteindre 3,3 millimètres en 2014. Autre chiffre : le niveau des océans montait en 2014 à une vitesse supérieure de 50 % à celle de 1993. Et ce n’est qu’un début.
La fonte des glaces en cause
Désignée comme l’un des facteurs responsables de la hausse par les chercheurs, la glace du Groenland fond de plus en plus vite. Entre 1993 et 2014, sa contribution à la hausse du niveau de la mer est passée de 5 % à 25 %.
La fonte de l’Antarctique a joué un rôle elle aussi, mais plus modeste selon les chercheurs. « Nous comprenons pourquoi le niveau de la mer augmente et nous sommes en train de réaliser quels éléments y contribuent », explique Christopher Harig, chercheur à l’université de l’Arizona (Etats-unis) et coauteur de l’étude.
Le niveau des océans grimpe de 3,4 mm par an
Une autre recherche, européenne celle-ci, aboutit à une conclusion alarmante. Le groupe de scientifiques a déterminé que la hausse du niveau de la mer n’était que de 1,1 mm par an avant 1990, avant de passer à 3,1 mm par an en 2012. Selon la dernière estimation de la Nasa, l’accroissement actuel est même de 3,4 mm par an.
Comme le résume Christopher Harrig, « il ne s’agit plus d’une projection, mais d’une observation ». A noter qu’au début des années 1990, la moitié de la hausse s’expliquait par la dilatation due au réchauffement, contre 30 % vingt ans plus tard. Le Groenland contribue en revanche désormais pour 25 % à cette augmentation du niveau des mers, contre 5 % il y a vingt ans.