Changement climatique: Des impacts aussi sur les marées... au point de modifier le littoral ?
CLIMAT•Une étude de chercheurs français du Bureau de recherche géologie et minière (BRGM) s’est penché sur l’impact du dérèglement climatique sur les marées…F.P.
Le dérèglement climatique n’a pas seulement un impact sur le niveau des mers et océans. Elle modifie aussi la dynamique des marées, constatent des chercheurs français du Bureau de recherche géologie et minière (BRGM) dans une étude publiée lundi dans la revue Continental Shelf Research.
De plus grands écarts entre pleine et basse mer
L’étude s’est focalisée sur les marées en Europe du Nord-Ouest, des côtes d’Espagne du Nord jusqu’à la Norvège. « Dans certaines zones, les écarts entre pleine mer et basse mer [appelés marnage] seront renforcés, par exemple en Manche Est, de la pointe du Cotentin jusqu’à Calais, précise l’étude. Dans d’autres, le marnage sera plus faible, notamment dans la baie du Mont Saint-Michel. »
L’étude estime alors que les hauteurs de pleine mer et de basse-mer pourraient varier de plus ou moins 15 cm par rapport à aujourd’hui si la mer monte d’un mètre, indique le BRMG dans son étude.
Une hypothèse qui n’est pas farfelue, selon le Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) dont le 5e rapport a confirmé l’accélération de l’augmentation du niveau de la mer due au changement climatique. « A l’horizon 2100, les études prévoient une augmentation supplémentaire de 50 cm à 1 m et peut-être davantage », rappelle le BRGM.
« Quinze centimètres, ce n’est pas négligeable »
« Quinze centimètres, ce n’est pas du tout négligeable », indique alors Deborah Idier, responsable scientifique au BRGM dans le Parisien. Les zones côtières dans les environs de Calais, par exemple, où le marnage augmenterait, pourraient faire face à un risque accru en termes d’érosion et de submersion, pointe le BRGM dans son étude.
L’impact sur les marées pourrait aussi être visuel. « Le changement climatique ne jouera pas seulement sur le niveau d’eau, mais aussi sur les courants qui seront plus faibles, détaille Deborah Idier, toujours au Parisien. Ce qui touchera par exemple, dans la baie du Mont-Saint-Michel, le transport de sédiments et donc la topographie des lieux. »