EXPRIENCEUn drone pour polliniser les fleurs si les abeilles disparaissent un jour?

VIDEO. Un drone pour polliniser les fleurs si les abeilles disparaissent un jour?

EXPRIENCEDes chercheurs japonais y travaillent en tout cas et viennent de filmer une première expérience. Ce n’est pas encore aussi efficace qu’une abeille ou un papillon. Et tant mieux quelque part…
Fabrice Pouliquen

Fabrice Pouliquen

Imaginez un jour que les abeilles et les papillons disparaissent, entraînant avec eux de nombreuses plantes à fleur, dépendant en partie de la pollinisation ? Les chercheurs japonais du National Institute of Advenced industrial science and technology ne le souhaitent pas. Ils n’en réfléchissent pas moins à une nouvelle alternative pour assurer le transport des graines de pollen des parties mâles d’une fleur aux parties femelles d’une autre.

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Un gel sous le drone pour capter le pollen

Le processus, indispensable à la reproduction de nombreuses espèces de plantes, est assuré en grande partie par des insectes dont de nombreuses espèces sont en voie d’extinction, note un rapport des Nations Unies.

Leur solution ? Un drone quelque peu amélioré. Les scientifiques japonais ont ajouté sur le dessous des poils de crinière d’un cheval et un gel qui a la spécificité de ne pas s’évaporer. C’est à ce gel que se collent les graines de pollen lorsque le drone touche la fleur.

Pas encore aussi efficace qu’une abeille

Une première expérience a été filmée et relayée par CNN. On y voit le drone toucher un premier Troènes du Japon, puis se diriger vers le pistil d’un autre troène du Japon. Le contact est assez brutal, mais l’expérience a été couronnée de succès dans la mesure où le drone a bien permis le processus de pollinisation.

L’institut national japonais ne crie toutefois pas victoire trop vite. L’expérience a été tentée sur une fleur de grande taille et leur drone n’est pas encore autonome. « Je crois qu’un peu plus d’intelligence artificielle et un GPS seront précieux pour le développement de tels engins pollinisateur dans le futur », a fait remarquer Eijiro Myiako, l’un des chercheurs impliqués dans ce projet.

« Ne pas se détourner du véritable problème »

Il reste du travail donc. Mais faut-il réellement poursuivre dans cette voie ? Interrogée par CNN, Christina Grozinger, directrice du Center for Pollinator Research, à l’université de Pennsylvannie, en doute. « Il y a très peu de chance que [ce type de drone] puisse un jour remplacer les pollinisateurs. Ces derniers ont en outre développé avec le temps des comportements spécifiques qui leur permettent de travailler sur différents types de fleurs. Ces drones ne pourront jamais développer ces comportements et ne pourront au final que participer à la reproduction de fleurs très faciles à polliniser. »

Plancher sur des agents pollinisateurs artificiels ne doit pas détourner de la source première du problème, note Christina Grozinger : la disparition des abeilles, papillons et autres insectes.