COP21: La lutte contre le réchauffement climatique passera par les grandes villes
POLLUTION•Alors que le groupe C40, qui rassemble 90 villes dans le monde se réunit à Mexico, un rapport publié ce jeudi pointe la responsabilité des grandes villes pour respecter l'accord de Paris...20 Minutes avec AFP
«Deadline 2020 ». C’est sous ce nom un poil alarmant que paraît ce jeudi un rapport qui pointe la responsabilité des grandes villes dans la protection (ou la destruction) de la planète. Une publication qui intervient dans le cadre du sommet du C40, groupe qui rassemble 90 villes comme Rio, Caracas, New York, Paris, Dakar, Johannesburg, Addis Abeba, Séoul, Pékin, Shanghai, Athènes, Istanbul ou Londres, soit 650 millions de personnes environ, réuni depuis mercredi à Mexico.
« Payer le prix de l’inaction »
Et selon un rapport, c’est par les grandes villes que passera la défense de l’environnement. Elles devront rapidement réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre, sous peine de « payer le prix de l’inaction » et de voir l’objectif mondial des 2°C de réchauffement dépassé, souligne ce rapport.
Alors que les gaz à effet de serre saturent chaque jour un peu plus l’atmosphère, « la fenêtre d’action se referme », prévient le rapport, et « les villes paieront le prix de l’inaction ».
Un tiers des émissions dépendent de l’action des villes
« Si nos usages et infrastructures continuent à se développer sur le mode actuel, d’ici 5 ans le monde aura généré assez d’émissions pour dépasser les 2°C ». Or, un tiers des émissions dépendent de l’action des villes (infrastructures, urbanisme, transports etc), ajoute l’étude.
Pour respecter l’accord de Paris et donc le seuil critique de 2°C soit tenu mondialement, les mégalopoles devront faire tomber leurs émissions de 5 tonnes équivalents CO2 par tête et par an, à 3 en 2030 puis 0,9 en 2050.
Une stratégie différente selon la situation des cités
Le rapport propose des trajectoires d’action un peu différentes selon la situation des cités. Les plus polluées et les plus riches devront agir immédiatement et drastiquement (New York, Melbourne…). Les plus pauvres (Le Cap, Durban, Quito…) auront un peu plus de temps. Ces propositions seront présentées aux membres du C40 à Mexico.
« Nous devons partager nos expériences », a dit lors d’un point de presse téléphonique Michael Bloomberg, président du conseil d’administration du C40. « Les solutions se trouvent dans les villes », a martelé l’ex-maire de New York. « Depuis l’élection présidentielle américaine, beaucoup d’inquiétude s’est exprimée [quant aux suites du combat sur le climat]. La future administration n’a pas encore dévoilé sa politique, mais les maires n’ont jamais attendu que Washington agisse et ils continueront de montrer l’exemple. »
« Pas un reality show, mais bien une réalité »
Cependant ces mesures nécessiteront 375 millards de dollars juste pour les quatre ans à venir.Anne Hidalgo, maire de Paris et nouvelle présidente du C40, a « appelé les donateurs à soutenir les politiques climatiques au niveau municipal ». Parmi les revendications de la coalition, figure l’accès des villes aux financements climatiques internationaux (du Fonds Vert par exemple).
« En tant que maires, nous savons que le changement climatique n’est pas un reality show, mais bien une réalité », a insisté Anne Hidalgo. Selon une enquête du C40 de 2015, 98 % des mégalopoles pâtissent déjà ou vont pâtir des effets sanitaires ou encore économiques du dérèglement climatique.