Les sacs en plastique ne passeront pas l’été. Dès le premier juillet, les sacs de caisse à usage unique disparaîtront des grandes surfaces, commerces de proximité, étals de marchés, pharmacies, magasins de produits surgelés… Le décret du ministère de l’Environnement est formel : tous les sacs distribués aux caisses devront être réutilisables pour éviter que les océans se transforment en mers de plastique. Quelles solutions seront proposées aux Français pour rapporter leurs courses à la maison ?

Les sacs réutilisables : tissu ou plastiques épais

De nombreuses enseignes de grande distribution ont d’ores et déjà remplacé leurs sacs de caisse par des sacs réutilisables, soit en plastique épais (plus de 50 microns), soit en tissu. Le groupe Carrefour a supprimé les sacs plastique jetables depuis le début de l’année, tandis qu’Auchan s’est engagé depuis 2012 à produire ses propres sacs en récupérant les déchets d’exploitation des magasins, à savoir les films plastique qui entourent les palettes de livraison. A la clé, le groupe nordiste a créé 113 emplois à Lens (Pas-de-Calais). Quant au précurseur E.Leclerc, il n’a pas manqué ce mercredi de tacler la ministre de l’Environnement pour rappeler que le groupe a banni les sacs jetables il y a déjà 20 ans.

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Certaines collectivités ont également créées des sacs réutilisables pour éviter la prolifération des déchets sur leur territoire : sur l’île d’Oléron, où pas moins de 75 tonnes de déchets plastique sont ramassés chaque année sur les plages, 14.000 sacs cabas ont été distribués sur les marchés depuis 2014. « Les commerçants ont participé à hauteur de 35 % au financement des sacs », chiffre le président de la communauté de communes, Pascal Massicot.

Précision importante : les commerçants, grands ou petits, n’ont aucune obligation concernant la facturation des sacs réutilisables. Ils sont libres de les donner ou de les vendre. Mais pour certains, mettre un prix de vente même très faible, quelques dizaines de centimes en général, permet de responsabiliser les clients : « Quand on leur dit que c’est payant, la fois suivante ils viennent avec leur cabas », nous expliquait une marchande de fruits et légumes bio parisienne.

Les sacs en papier

Grand classique, le sac en papier pourra être facilement adopté par les commerçants qui ne distribuent pas de produits alimentaires risquant d’humidifier le sachet. Car c’est là son talon d’Achille : un sac en papier mouillé, ça ne fait pas long feu. Mais ces sacs pourraient être une alternative intéressante pour remplacer les sacs destinés à la pesée des fruits et légumes. Il faudra néanmoins penser à bien les trier pour qu’ils rejoignent le circuit de recyclage du papier.

Les sacs « biosourcés »

C’est la grande innovation de cette loi : au 1er janvier 2017, les sacs distribués en dehors des caisses, pour la pesée des fruits et légumes, le fromage à la coupe, la viande ou le poisson, devront être en papier ou en plastique biosourcé compostable. Ces sacs seront fabriqués à partir de matières biologiques, type amidon de pomme de terre ou de maïs. Alors que la quasi-totalité des sacs en plastique étaient importés d’Asie, les industriels français espèrent bénéficier du décret gouvernemental pour reprendre la main sur la production de sacs biosourcés, qui pourront être compostés à la maison ou dans un circuit de collecte des biodéchets. « Cela permettrait aussi de réduire la dépendance à la résine plastique en provenance du Moyen-Orient », note l’association française pour le développement des bio-plastiques.

Le groupe français Sphere, pionnier des bioplastiques qui compte 6 usines en France, prévoit ainsi d’investir 50 millions d’euros pour renforcer son activité. « C’est la démonstration que les normes environnementales produisent de la croissance verte et des emplois », a martelé Ségolène Royal, qui compte maintenant porter la parole verte dans les 21 pays du pourtour méditerranéen pour que la mer ne devienne pas une poubelle à ciel ouvert.