ECONOMIEDes vignobles de renom touchés par une gelée historique

Viticulture: Chinon et Bourgueil durement touchés par un gel historique

ECONOMIEDes gelées tardives allant de -3 à -4°, avec des pointes à -6° ont détruit la moitié de la récolte sur ces trois appellations de renom...
20 Minutes avec agences

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Les « gelées noires » se sont abattues sans prévenir dans la nuit de mardi à mercredi sur les vignobles de renom de l’Indre-et-Loire. « Au moins la moitié de la récolte » des appellations Chinon, Bourgeuil et Saint Nicolas de Bourgueil « est perdue », a fait savoir, ce mercredi, Guillaume Lapaque.

Une « gelée clairement historique »

Le directeur des associations viticoles d’Indre-et-Loire et de la Sarthe a évoqué une « gelée clairement historique, de l’ordre de celle de 1994, et peut-être de 1991 ». Cette année-là, la presque totalité de la récolte avait été perdue sur ces mêmes appellations.

Tout l’ouest du département a été touché par des gelées allant de -3 à -4°, avec des pointes à -6°, alors que les vignes sont en plein débourrage (ouverture des bourgeons), autrement dit à un moment extrêmement critique.

Un effet du réchauffement climatique ?

Pour Guillaume Lapaque, ces « gelées noires » sont « paradoxalement un effet du réchauffement climatique : les hivers doux avancent la date du débourrage, tandis que les gelées tardives ont toujours lieu à la même époque ».

Les parcelles en plaine ont été davantage touchées que sur les coteaux. Quant à l’est du département d’Indre-et-Loire et le vignoble de la vallée du Cher, ils ont été touchés dans une moindre mesure.

Les vignerons n’ont, aujourd’hui, plus de stock

Quant à la perte d’au moins la moitié de la récolte sur Chinon (la plus importante appellation avec 2.360 hectares), Bourgueil et Saint Nicolas de Bourgueil, elle aura « de lourdes conséquences économiques », a souligné Guillaume Lapaque.

« Outre la perte de la moitié du chiffre d’affaires pour les exploitations alors que la viticulture est le premier employeur agricole du département, nous risquons de perdre des parts de marché qui seront très difficiles à regagner », a-t-il ajouté. Sans compter que, selon les responsables du secteur, cette perte intervient après plusieurs années de petites récoltes, et que les vignerons n’ont, aujourd’hui, plus de stock.