Privatisation de l'aéroport de Lyon: des riverains saisissent le conseil d'Etat

Privatisation de l'aéroport de Lyon: des riverains saisissent le conseil d'Etat

Une association de riverains opposés à la privatisation de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry lancée par le gouvernement a saisi en urgence le conseil d’État pour en contester les modalités, a-t-elle indiqué jeudi.
© 2016 AFP

© 2016 AFP

Une association de riverains opposés à la privatisation de l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry lancée par le gouvernement a saisi en urgence le conseil d’État pour en contester les modalités, a-t-elle indiqué jeudi.

L'association contre l'extension et les nuisances de l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry (Acenas) a déposé le 6 avril un référé-suspension devant la plus haute juridiction administrative, le conseil d’État, «afin d'arrêter le processus de vente», indique dans un communiqué, l'association qui revendique 6.000 membres.

La procédure dite d'urgence prévoit un examen du contentieux sous quinzaine par les sages du Palais royal.

«Le processus de privatisation viole une directive européenne», argue auprès de l'AFP l'avocat de l'association, Me Étienne Tête qui estime que le «montage» ouvrant la voie à la privatisation de l'aéroport est un «détournement» des règles encadrant l'obligation de mise en concurrence des délégations de service public.

Me Étienne Tête s'est fait connaître depuis plusieurs années pour son opposition à plusieurs grands dossiers d'urbanisme dans l'agglomération lyonnaise en particulier la construction du nouveau stade de l'Olympique Lyonnais ou du périphérique Nord.

«La privatisation a pour objectif le doublement du trafic aérien à 20 millions de passagers et la création d'un hub pour le fret dont l'ambition est de devenir le plus important pour le sud de l'Europe. Pour nous c'est une catastrophe», commente la présidente de l'Acenas, Evelyne Lavezzari.

«Aucune protection concrète n’est prévue pour les riverains menacés par une explosion des nuisances aériennes, routières et ferroviaires», précise l'association dans un communiqué.

«Lorsqu'un consortium achète un aéroport, leur objectif est de faire de l'argent et on ne veut pas être sacrifié pour des intérêts privés», complète Mme Lavezzari.

L’État a donné le 10 mars, le coup d'envoi à la privatisation partielle des aéroports de Nice et de Lyon, qui pourrait lui rapporter autour de 2 milliards d'euros, en lançant les appels d'offres pour la cession des 60% qu'il détient dans les deux infrastructures.

Le choix des acquéreurs devrait intervenir cet été.

A Lyon, le choix de la privatisation bénéficie d'un certain consensus auprès des acteurs locaux impliqués dans le dossier, collectivités locales et chambre de commerce et d'industrie en tête.

Selon eux, l'aéroport dans son intégralité est valorisé entre 800 millions et un milliard d'euros.

Le trafic des passagers commerciaux estimé à 8,7 millions de personnes en 2015 selon l'Union des aéroports français fait de Lyon le 4e aéroport français en termes de fréquentation, loin derrière Nice et les aéroports parisiens d'Orly et de Roissy-Charles de Gaulle.

Cet article est réalisé par Journal du Net et hébergé par 20 Minutes.