Pyrénées-Orientales: une pinède dévorée par les chenilles processionnaires
Plusieurs hectares de pinède ont été détruits par les chenilles ...© 2016 AFP
Plusieurs hectares de pinède ont été détruits par les chenilles processionnaires qui prolifèrent à grande vitesse sur les hauteurs de Salses-le-Château (Pyrénées-Orientales), a-t-on appris vendredi auprès de la commune et du Département de la santé des forêts.
«On a vraiment subi des dégâts considérables», a déclaré à l'AFP Thierry Noël, responsable des services techniques de Salses-le-Château, commune de 3.000 habitants qui subit une invasion de chenilles processionnaires du pin.
«Cette année, les chenilles ont triplé» en nombre, dit-il, envahissant écoles, parcs et forêts de pins dont elles dévorent les aiguilles, ce qui affaiblit les arbres et favorise les incendies à l'approche de l'été.
Avec 153 arbres touchés, c'est plus de la moitié d'une forêt qui a été ainsi détruite sur cette commune qui jouxte l'étang de Salses, non loin de la Méditerranée, et dont le territoire est traversé par l'autoroute A9.
Jean-Baptiste Daubrée, du Département de la santé des forêts -- un pôle interrégional du ministère de l'Agriculture et des forêts -- a confirmé à l'AFP «un suivi assez déployé» des chenilles processionnaires dans ce secteur.
Ces insectes, aux propriétés hautement urticantes et se déplaçant en file indienne, présentent aussi un risque sanitaire en raison des allergies qu'ils provoquent.
Le conseil départemental des Pyrénées-Orientales a placé des nichoirs mais «on ne peut pas tout traiter», a encore déclaré M. Noël, dont les services admettent avoir été surpris par la propagation rapide des chenilles favorisée par un climat «lourd».
Sur France Bleu Roussillon, l'association écologiste Corbières a tiré la sonnette d'alarme, inquiète de «la progression exponentielle» des chenilles.
«D'ici cinq à dix ans, la forêt entière sur Salses sera détruite, sans compter les risques d'incendie après, parce que des arbres secs comme ça sur plusieurs hectares, la moindre étincelle mettrait le feu dans toutes les collines», a ainsi déclaré Didier Calabrèse, président de l'association.
«Les arbres tombent, ils ne sont plus assez puissants pour se nourrir», a-t-il ajouté. Le phénomène «s'étend maintenant sur des kilomètres sur des forêts qui étaient saines et des arbres commencent à être touchés un peu partout».