Amendement sur le préjudice écologique: «Trop de précipitation» selon Ségolène Royal
ENVIRONNEMENT•Cet amendement, très contesté par les défenseurs de l'environnement, a été retiré par le gouvernement en commission mardi soir...20 Minutes avec AFP
Le gouvernement fait amende honorable. La ministre de l'Ecologie Ségolène Royal a assuré ce mercredi que l’amendement gouvernemental au projet de loi sur la biodiversité, très controversé et retiré dans la nuit, avait été « déposé un peu trop précipitamment par les services qui ont cru bien faire ».
Elle a précisé que lesdits services n’étaient « pas les services de Mme (Barbara) Pompili», la secrétaire d'Etat à la Biodiversité. « Il n’est pas question de réduire ce droit à la réparation du préjudice écologique », a-t-elle certifié.
« Ma région a subi les dégâts de l’Erika »
« C’est d’autant plus étonnant que, en tant que présidente de Poitou-Charente, j’ai subi, ma région a subi les dégâts de l'Erika », a expliqué Ségolène Royal rappelant le naufrage de ce pétrolier au large des côtes françaises en décembre 1999. « Je m'étais portée en justice avec le département voisin, la Vendée, et nous avions obtenu réparation », a-t-elle poursuivi, expliquant que ce qui était en jeu était « la transcription en droit français de la jurisprudence qui au contraire a indemnisé le préjudice écologique ».
En souriant, elle a estimé qu'« à quelque chose malheur est bon parce qu’au moins, ça a mis en valeur cette évolution très importante de la loi qui va reconnaître le préjudice écologique et la réparation du préjudice écologique ».
Les défenseurs de l’environnement soulagés
« Ouf ! (Le) préjudice écologique est sauvé », s’est réjouie l'ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage sur Twitter. « Merci à Ségolène Royal de nous avoir entendus », a-t-elle salué.
Europe Ecologie Les Verts et des ONG, dont le WWF, avaient exprimé ce mardi leur vive opposition à l'amendement gouvernemental finalement retiré. Il prévoyait de retoucher le principe de « préjudice écologique », remettant en cause selon des socialistes et des défenseurs de l’Environnement le principe « pollueur-payeur ».