ISLANDEAu pied d'un glacier islandais, François Hollande craint «la disparition de l'Histoire»

Au pied d'un glacier islandais, François Hollande craint «la disparition de l'Histoire»

ISLANDELe président français a plaidé pour un accord « ambitieux » lors de la Conférence de Paris sur le climat qui se tient à partir de fin novembre...
Mathias Cena

M.C. avec AFP

«Pour ceux qui doutent du réchauffement, il faut qu’ils viennent ici. S'il y a une démonstration à faire, elle est faite. » Au pied du glacier Solheimajökull en Islande, à deux heures de route de la capitale Reykjavik, François Hollande a pris vendredi la mesure du réchauffement climatique.

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En présence de la ministre française de l’Ecologie Ségolène Royal, et de son envoyé spécial pour la planète Nicolas Hulot, le président français s’avance seul vers le pied du glacier qui ressemble aujourd’hui davantage à une crevasse. Devant les caméras et photographes, l’instant se veut solennel. « La disparition du glacier, c’est aussi la disparition de l’Histoire », lâche-t-il. « Je suis très pessimiste sur les effets du réchauffement. Ce glacier recule de 50 m par an. Ca va très vite, encore plus vite que ce qu’on avait imaginé ».

« Aujourd’hui un recul du glacier, demain des inondations »

Dans cette zone arctique, le réchauffement climatique est en effet deux fois plus rapide qu’ailleurs. Pour Nicolas Hulot, « une image résume des milliers de pages d’un rapport sur le climat ». Le réchauffement « se traduit aujourd’hui par un recul du glacier, demain par des inondations », a mis en garde François Hollande au côté de son homologue islandais, lors de cette première visite d’un chef d’Etat français en un quart de siècle, à l’aube de la conférence visant à obtenir un accord universel pour limiter à deux degrés le réchauffement dû aux émissions de gaz à effet de serre.

« Je ne veux pas qu’on dise un jour à nos enfants : "Ici, il y avait un glacier" », a résumé le président français en plaidant pour un accord « ambitieux » lors de la Conférence de Paris. « La foi des convertis est celle qui s’exprime avec le plus de ferveur », a-t-il ajouté.

Les 269 grands glaciers islandais ont perdu 11 milliards de tonnes par an durant les dernières années. Dans le scénario d’un réchauffement de 2 degrés en 2100, ils devraient quasiment tous avoir disparu avant la fin du siècle.