ANIMAUXAu Kenya, les trains passeront au-dessus d'un parc national pour protéger les animaux

Au Kenya, les trains passeront au-dessus d'un parc national pour protéger les animaux

ANIMAUXAu Kenya, les trains passeront au-dessus d'un parc national pour protéger les animaux
A.Ch. avec AFP

A.Ch. avec AFP

Un train au-dessus des girafes. Le Kenya va construire un pont ferroviaire au-dessus de l'emblématique parc national de Nairobi pour y faire passer la nouvelle ligne de chemin de fer entre la capitale et Mombasa, le principal port du pays. La nouvelle a été accueillie favorablement par les protecteurs de l'environnement : la militante de défense de l'environnement Paula Kahumbu estime que ce pont est la meilleure option possible. «L'élévation est une approche très innovante, qui sera une option pour les futurs projets passant à travers des réserves», a-t-elle avancé.

A 20 mètres au-dessus du sol

La ligne doit traverser les 117 kilomètres carrés de ce parc unique au monde, où buffles, rhinocéros et autres impalas vaquent à leurs occupations au milieu de la savane, avec en arrière plan les gratte-ciel du bouillonnant centre-ville de Nairobi. Mais l'agence kényane de protection de la faune sauvage (KWS - Kenya Wildlife Service), la Commission foncière et les autorités nationales des chemins de fer se sont mis d'accord pour construire au moins un pont au-dessus de passages régulièrement empruntés par les animaux.

«Nous avons l'intention de construire le pont qui pourra atteindre une longueur de neuf kilomètres», a indiqué Paul Muya, porte-parole du KWS. Aucun détail concernant le début de la construction n'a cependant été donné, mais le KWS a annoncé que le pont s'élèvera à 20 mètres au-dessus du sol à certains endroits pour permettre la circulation de la faune.

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Un parc déjà asphyxié par la croissance urbaine

Le Kenya a lancé fin 2013 la construction d'une voie de chemin de fer pour un montant de dix milliards d'euros, un chantier financé par la Chine, qui longera la mythique et vétuste ligne coloniale Mombasa-Nairobi, pour dynamiser le commerce est-africain et consolider son leadership économique régional. Mais les groupes de défense de l'environnement avaient prévenu que le projet mettait en danger l'existence du parc, déjà asphyxié par la croissance exponentielle de la capitale kényane.

Actuellement, des soupçons de pots-de-vin se portent sur ce chantier de construction, qui coûte 5,6 millions de dollars par kilomètre, alors que le voisin éthiopien ne paie que 4,8 millions de dollars par kilomètre pour une ligne plus performante.