CARTELa ZAD de Sivens évacuée, où reste-t-il des zones à défendre?

La ZAD de Sivens évacuée, où reste-t-il des zones à défendre?

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Le 2 mars 2015, les agriculteurs favorables au projet de barrage à Sivens manifestent contre les zadistes
Le 2 mars 2015, les agriculteurs favorables au projet de barrage à Sivens manifestent contre les zadistes - AFP
Audrey Chauvet

Audrey Chauvet

Ils se sont fait déloger manu militari: ce vendredi, les zadistes qui occupaient le site du barrage de Sivens (Tarn) ont dû faire place nette. Mais ailleurs en France, des «zones à défendre» résistent encore et toujours aux forces de l’ordre. Opposés à des projets lignes ferroviaires, de centres commerciaux ou de parcs de loisirs, les zadistes se sont installés dans des cabanes et vivent en communauté soudée par la défense d’un territoire. 20 Minutes a fait le tour de France des ZAD.



Montesson: Des légumes plutôt que du bitume

«Des légumes, pas du bitume»: la «ZAD Patates» se bat contre l'urbanisation de la plaine de Montesson (Yvelines), sur laquelle une route départementale, une zone commerciale, une bretelle d'autoroute et des lotissements menacent une zone agricole où poussent notamment un tiers des salades consommées en région parisienne. Sur les 370 hectares de la plaine, aujourd’hui 270 sont cultivés. Mais demain, les zadistes redoutent de les voir remplacés par des «surfaces commerciales inutiles» et des routes qui sont une «aberration à l’heure où on est censé diminuer la consommation de pétrole», expliquait un militant à Reporterre.

Notre-Dame-des-Landes: Campagnol amphibie contre A380

C’est la plus célèbre des ZAD françaises: la zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) existe depuis 2008. Plus d’une centaine de personnes s’y sont installées, formant une communauté unie autour de la contestation radicale du projet d’aéroport. Une véritable petite ville de bric et de broc s’y est créée, mais à partir de 2012 les squatteurs sont la cible d’opérations de délogement. Les affrontements entre police et zadistes sont parfois violents, tandis que le chantier de l’aéroport piétine, ralenti notamment par la présence d’espèces protégées sur le site, comme le campagnol amphibie.

Roybon: La nature, pas sous une bulle climatisée

Mille cottages, une bulle aquatique tropicale, des courts de tennis… A Roybon (Isère), le projet d’ouverture d’un Center Parcs a provoqué la colère des opposants à la nature sous cloche. Depuis le début décembre 2014, des zadistes bloquent les travaux de défrichement du site, en plein cœur de la forêt de Chambaran. De son côté, le groupe Pierre et vacances fait valoir l’argument des 700 créations d’emploi prévues. Les zadistes, eux, rappellent que ce sont 200 hectares de forêt en zone humide, à l’écosystème fragile, qui pourraient partir en fumée.

Sainte-Colombe-en-Brulhois: Un technopôle dans les champs

L’agglomération d’Agen est depuis décembre la cible de zadistes qui refusent l’implantation de la «technopôle Agen-Garonne» sur des terres aujourd’hui cultivées. L’implantation d’entreprises et, à terme, la création d’une gare de TGV sur la future ligne Bordeaux-Toulouse a provoqué la colère de certains agriculteurs, menacés d’expropriation. L’un d’eux a accepté d’accueillir des zadistes sur ses terres, à Sainte-Colombe-en-Brulhois (Lot-et-Garonne). Ils ont l’appui d’une quarantaine d’élus qui refusent de sacrifier 500 hectares de terres agricoles.