Gaspillage alimentaire: Du crowdfunding pour créer la marque antigaspi «Gueules cassées»
CONSOMMATION•Après les fruits et les légumes moches, le collectif Gueules cassées créer la «première gamme de produits antigaspi vendus 30% moins chers».20 Minutes avec agence
Pour lutter contre le gaspillage alimentaire, qui représente 20 à 30 kilos de produits alimentaires jetés par an et par ménage, les actions de sensibilisation se multiplient. La plus marquante? Le retour en grâce des légumes moches. Où ces poires en forme de bananes souvent laissées de côté, mais au goût et aux valeurs nutritionnelles identiques.
Fer de lance, Intermarché et ses spots publicitaires. De chouettes messages qui réconcilient le consommateur avec les pommes à deux têtes, des produits hors calibre, et font assumer leurs complexes à ces fruits et légumes victimes du délit de faciès.
Quoi ma gueule?
Et voici surgir les producteurs de fruits et légumes et leur collectif Gueules cassées qui promeut tomates «bonhomme Michelin», abricots déformés et carottes en forme de pieds. Après avoir réhabilité les produits méchamment abandonnés sous le label Quoi ma gueule?, ces défenseurs de l'aubergine à triple boudin veulent aujourd'hui créer leur marque éponyme, «première gamme de produits antigaspi vendus 30% moins chers». Ou Gueules cassées pour défendre les 17 millions de produits parfaitement comestibles mais qui ne sont pas mangés chaque année en France (soit l'équivalent «d'un Stade de Frande rempli à ras bord», disent-ils).
Si sa campagne de communication encourageait voilà peu les ménages à remplacer une fois dans l'année un produit traditionnel par l'un de ses équivalents «gueule cassée», «parce qu'on a tous droit à notre jour de gloire», le collectif monte donc d'un cran, en lançant notamment une opération de crowdfunding* (financement participatif) sur kisskissbankbank.com afin de financer la création de la marque et sa distribution à de potentiels partenaires.
Du camembert et des céréales
Le camembert moche de Normandie (au premier plan sur la photo) a désormais un soutien de poids, puisque le collectif l'a repéré pour en faire l'un de ses deux produits phare. Moins joli, il n'en est pas moins exquis et dixit Ouest-France, pourrait donc être commercialisé grâce aux dons d'internautes.
Aujourd'hui, ceux «dont la croûte n'est pas parfaitement lisse ou les bords émoussés sont jetés. Ils proviennent pourtant de la même laiterie (Gillot, dans l'Orne) ont le même lait, le même savoir-faire et la même qualité», rappelle Nicolas Chabanne, fondateur du collectif des Gueules cassées dans les colonnes du quotidien. Et l'autre produit? Le collectif souhaite sauver les céréales rejetées car «juste légèrement plus grosses ou plus petites, plus foncées ou plus colorées».
A l'heure actuelle, déjà 169 Kissbankers défendent la cause du camembert moche de Normandie (6.800 euros collectés), alors qu'il reste 40 jours pour atteindre l'objectif des 30.000 euros.