PLANETEUn satellite pour surveiller le niveau de l'eau sur Terre

Un satellite pour surveiller le niveau de l'eau sur Terre

PLANETEPour mieux contrôler les ressources en eau douce et mesurer l’élévation du niveau de la mer…
Anissa Boumediene

Anissa Boumediene

Evaluer le niveau de l’eau sur Terre, les scientifiques en étaient déjà capables. Mais grâce à la construction d'un satellite franco-américain d'observation de la Terre, confiée ce mardi par le CNES (Centre national d’Etudes spatiales) à Thales Alenia Space, la mesure des eaux continentales et océaniques sera beaucoup plus précise. SWOT (Surface Water Ocean Topography), c’est la mission menée conjointement par le CNES et la Nasa, les agences spatiales française et américaine. L’objectif: lancer en 2020 un satellite muni d’un instrument radar capable de cartographier l’ensemble de l’eau sur Terre au moins deux fois tous les 21 jours. De quoi donner les moyens aux chercheurs de progresser dans l’étude du niveau des eaux et leur influence sur la planète, alors que la France accueille cette année la 21e conférence sur le climat.

Mieux quantifier les réserves d’eau douce

Elle ne représente que 0,007% de la totalité de l'eau sur la planète, pourtant, l’eau douce est essentielle à la vie sur Terre. «Les réserves d’eau douce sont au cœur de nos préoccupations, explique Sophie Coutin-Faye, responsable des missions d'altimétrie au CNES. L'augmentation de la population mondiale et le réchauffement climatique en font un enjeu crucial.» Grâce à SWOT, «climatologues et océanographes pourront obtenir des mesures plus fines des réservoirs d’eaux continentales, fleuves, lacs et rivières», poursuit-elle, alors que la demande en eau douce ne cesse de croître. Le satellite permettra d'évaluer les évolutions du stockage de ces eaux et de mesurer le débit des fleuves et rivières.

Observer l’évolution du niveau de la mer

Crues, innondations, tsunami: autant d’événements qui sont directement liés au niveau des eaux. «Grâce au radar embarqué à bord du satellite, toutes les hauteurs d’eau seront cartographiées plus rapidement, avec une meilleure résolution, détaille Sophie Coutin-Faye. Mieux comprendre les variations de l’eau est capital, en particulier dans les zones côtières, très peuplées et directement impactées par l’élévation du niveau de la mer.» Avec la mission SWOT, «nous servons les besoins de la communauté scientifique. Des milliers de chercheurs analyseront le flux de données, et océanographes et climatologues auront davantage de matière pour affiner leurs observations», assure-t-elle.

Une préoccupation vitale

«Le démarrage de SWOT témoigne de l'engagement du CNES pour qu'il y ait en 2015 un espace pour le climat», a estimé Jean-Yves Le Gall, président du CNES. «Pour l'industrie spatiale, 2015 sera placée sous le signe de l'environnement et plus particulièrement de sa surveillance», a renchéri Jean-Loïc Galle, président de Thales Alenia Space, lors de la signature du contrat. Pour Geneviève Fioraso, secrétaire d'État chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, le programme SWOT répond à «une préoccupation vitale pour la planète», avant de rappeler que 2015 est «l'année du climat».