ENVIRONNEMENTSivens, Notre Dame des Landes, Center Parcs en Isère... Les cinq projets les plus décriés de France

Sivens, Notre Dame des Landes, Center Parcs en Isère... Les cinq projets les plus décriés de France

ENVIRONNEMENTIls suscitent une forte opposition, mais sont soutenus par les pouvoirs publics...
Le 24 mars 2012, manifestation contre la construction de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes.
Le 24 mars 2012, manifestation contre la construction de l'aéroport Notre-Dame-des-Landes. - Fabrice Elsner/20 Minutes
David Blanchard

David Blanchard

En visite à Nantes, Manuel Valls a redit lundi soir son souhait de voir sortir de terre l'aéroport de Notre Dame-des-Landes. Le projet d'implantation d'un Centre Parcs en Isère a en revanche été qualifié de «préhistorique» par Eric Piolle, le maire de Grenoble ce mardi. Deux exemples de dossiers sensibles qui se multiplient dans toute la France, avec souvent en toile de fond une opposition entre élus PS et militants écolos. Retour sur ces projets très contestés.

1. Le barrage de Sivens

C'est celui qui a le plus fait polémique ces dernières semaines, surtout après la mort de Rémi Fraisse, un manifestant de 21 ans, tué lors d'affrontements avec les gendarmes le 26 octobre. Depuis, Ségolène Royal, la ministre de l'environnement, a évoqué à demi-mot un possible arrêt du projet.

Le barrage, porté par le Conseil général du Tarn présidé par Thierry Carcenac (PS), va coûter 8,5 millions d'euros. Il doit permettre d'irriguer les cultures agricoles. Mais la destruction d'une zone humide de 13 ha a attisé la contestation des écologistes. Sur un plan juridique, plusieurs recours sont en cours. Des problèmes de conflits d'intérêts sont aussi pointés du doigt, des élus du Tarn siégeant parallèlement dans la Compagnie d'aménagement des coteaux de Gascogne, chargée de la construction et de l'exploitation du barrage.

2. L'aéroport de Notre Dame des Landes

Cela fait plusieurs années maintenant que le futur aéroport, situé à mi-chemin entre Nantes et Rennes, fait l'objet d'une forte opposition. Celle-ci s'est cristallisée autour de la ZAD, la zone à défendre, installée sur les terres de la future infrastructure. Les arguments des opposants sont multiples: son coût (600 millions), son emprise sur des zones naturelles protégées ou encore son caractère inadapté à l'heure du réchauffement climatique.

En face, les partisans de l'aéroport, dont de nombreux élus locaux, évoquent notamment la saturation de l'aéroport actuel. Si l'ancien maire de Nantes (PS) et farouche défenseur du projet Jean-Marc Ayrault n'est plus Premier ministre, son successeur Manuel Valls est sur la même ligne de conduite. Ce qu'il a redit ce lundi.

3. Le Center Parcs en Isère

C'est le dossier qui a émergé ce week-end. Center Parcs, une filiale de Pierre et vacances, souhaite implanter une structure de vacances à Roybon,en Isère. Plusieurs centaines de personnes ont manifesté dans la forêt de Chambaran, à quelques kilomètres au nord du plateau du Vercors. Ils protestent contre ce futur «carnage de l'environnement». «La création de ce site aqualudique entraînerait une consommation de 1.200 mètres cubes d'eau par jour. Or nous sommes dans une zone qui connaît depuis des années des problèmes de sécheresse», explique l'association Chambarans sans Center Parcs. 60 ha de forêt doivent aussi être abattus, dont une partie en zone protégée.

Côté pouvoirs publics, c'est le Conseil général de l'Isère, ferme soutien du projet depuis 2007, qui est vilipendé. A sa tête figurait André Vallini (PS), aujourd'hui secrétaire d'Etat. Ce grand centre de loisir doit occuper 150 hectares, avec 1.000 cottages de 50 à 85 m2, et 700 emplois à la clé. Mais ce mardi, le président (PS) de la région Rhône-Alpes a demandé au préfet de région de «prendre les dispositions nécessaires à la suspension des travaux».

4. Le Grand stade de Lyon

Autre projet décrié en région Rhône-Alpes, mais beaucoup plus avancé dans sa construction: le Grand stade de Lyon. Jean-Michel Aulas assure depuis des années que le développement de son club passe par cet investissement de 400 millions. Les détracteurs du projet, qui contestent notamment les aménagements annexes au stade réalisés aux frais du contribuable, ont beau jeu de clamer que l'OL a plus grands yeux que grand ventre. L'OL ne gagne plus rien, ne joue plus de coupe d'Europe et cumule les déficits financiers: 137 millions sur les cinq dernières années. Mais soutenu mordicus par le maire de Lyon et président de l'agglomération, Gérard Collomb (PS), Aulas aura son stade, qui doit être inauguré en 2016, quelques semaines avant l'Euro dont il accueillera plusieurs matches.

Sur le plan juridique, le Grand Lyon a été condamné le 14 mai dernier par la cour administrative d’appel, qui a annulé les déclarations d’utilité publique qui autorisaient les expropriations. La collectivité a fait appel, et poursuit les travaux de construction d'une route. Philippe Layat, un agriculteur, refuse toujours d'être exproprié de ses terres.

5. Le quartier commercial Europacity en région parisienne

C'est Auchan qui est aux manettes de ce grand projet immobilier qu'il veut implanter près de Roissy. Enorme projet de 80 ha, il entremêle centre commercial et zone de loisirs (parc aquatique, piste de ski indoor, salle de spectacle...). Il en coûtera deux milliards d'euros, pour une ouverture prévue en 2021. Là encore, les élus soutiennent le projet dans le cadre du Grand Paris, mettant en avant les quelque 20.000 emplois en jeu.

Les opposants déplorent l'empiétement sur des terres agricoles, et commencent à invoquer la création d'une zone à défendre. Verts, Front de gauche et Conseil général de Seine-Saint-Denis ont déjà dit leur opposition au projet.