Center Parcs de Roybon: les opposants occupent une maison forestière

Center Parcs de Roybon: les opposants occupent une maison forestière

Des opposants au projet de Center Parcs de Roybon (Isère) occupent une maison forestière à proximité du chantier de défrichement depuis dimanche soir, tandis que des associations en ont appelé lundi au gouvernement pour interrompre les travaux.
© 2014 AFP

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Des opposants au projet de Center Parcs de Roybon (Isère) occupent une maison forestière à proximité du chantier de défrichement depuis dimanche soir, tandis que des associations en ont appelé lundi au gouvernement pour interrompre les travaux.

Membres du collectif Zad (Zone à défendre) Roybon, ces opposants, au nombre d'une centaine, participaient à une manifestation qui a rassemblé entre 600 et 1.000 personnes dimanche dans la forêt de Chambaran.

«Notre promenade s'est achevée à la maison forestière de la Marquise, propriété abandonnée de l'ONF (Office national des forêts, ndlr) que nous occupons massivement (...) jusqu'à l'abandon définitif du projet de Center Parcs», écrivent-ils. La gendarmerie a confirmé à l'AFP cette occupation illégale.

La maison forestière de la Marquise, située à 5 km du village de Roybon, est en cours de vente par l'ONF. Elle ne se situe pas sur le terrain de Pierre & Vacances-Center Parcs, destiné à abriter le village de vacances.

«Cette maison nous servira de base arrière pour organiser notre lutte pour une forêt sans Center Parcs», écrivent les «zadistes». «Pierre, les vacances sont finies!», concluent-ils.

Les opposants au projet mettent notamment en avant l'enquête publique au titre de la loi sur l'eau qui a rendu cet été un avis défavorable, pointant l'impact néfaste du futur complexe touristique sur les zones humides.

La Frapna (Fédération Rhône Alpes de protection de la nature) a demandé lundi dans un communiqué «la suspension immédiate des travaux» de défrichement «face à la contestation qui monte sur le terrain et aux risques réels de dérapage».

Elle indique avoir sollicité, par l'intermédiaire de France nature environnement, «l'arbitrage urgent» de la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal afin qu'elle lance une mission d'inspection et une table ronde sur le projet.

La Frapna appelle par ailleurs Pierre et Vacances «à interrompre dès aujourd'hui le chantier, pour éviter que ne se détériore un peu plus l'image» de l'entreprise.

La direction de Pierre & Vacances-Center Parcs a pour sa part déploré les incidents qui se sont déroulés dimanche et lundi sur le chantier, parlant «d'actes de vandalisme et de sabotage».

Éric Magnier, directeur grands projets du groupe, a notamment évoqué des «jets de pierre sur les machines», du «harcèlement», des tags et des opposants formant des barrages pour empêcher les engins d'avancer.

«Le groupe poursuit le chantier», a-t-il assuré à l'AFP. «Nous travaillons avec les entreprises et les maîtres d'œuvre pour définir dans quelles conditions le travail continue».

Le Center Parcs de Roybon doit accueillir un millier de cottages, des commerces et des restaurants autour de l'«Aquamundo», une bulle transparente maintenue à 29°c, avec piscine, jacuzzi, etc. Le projet prévoit 697 créations d'emplois et d'importantes retombées fiscales pour les collectivités locales. La construction des résidences doit commencer à l'automne 2015. S'il voit le jour, fin 2017, le Center Parcs de Roybon sera le 6e de France et le 25e en Europe.

Le tribunal administratif de Grenoble doit examiner le 12 décembre plusieurs recours d'associations demandant la suspension des travaux de défrichement. Plus de 30 hectares de forêt ont déjà été abattus.

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