Inde: L'aggravation de la pollution à Delhi pointée du doigt par la justice
POLLUTION•Le tribunal indien pour les questions d'environnement a dénoncé l'inaction du gouvernement...20 Minutes avec AFP
La prise de conscience sur les dangers de la pollution fait le tour de la planète. Après l'accord historique entre Etats-Unis et Chine, plus gros pollueurs mondiaux, c'est au tour de l'Inde de se pencher sur cette question. Le tribunal indien pour les questions d'environnement a dénoncé l'inaction du gouvernement devant l'aggravation de la pollution à New Delhi, l'une des villes les plus polluées du monde, et ordonné une série de mesures d'urgence.
Des purificateurs d'air dans les principaux marchés de la ville.
Le tribunal a décidé mercredi l'interdiction des véhicules de plus de 15 ans dans la capitale, la vérification des niveaux de pollution des bus publics et l'installation de purificateurs d'air dans les principaux marchés de la ville. Les ONG de défense de l'environnement ont salué jeudi ces mesures, estimant que les dirigeants politiques étaient incapables de faire face à «l'urgence» de la situation dans la capitale indienne peuplée de 17 millions d'habitants.
«Nous saluons les mesures d'urgence du tribunal face à la pollution qui atteint des niveaux toxiques à Delhi», a dit à l'AFP Chandra Bhushan, directeur général adjoint du Centre for Science and Environment (CSE) à New Delhi. «Mais il faut aller plus loin pour faire face aux problèmes tels que l'arrivée quotidienne de 1.000 nouveaux véhicules chaque jour sur les routes» de la capitale, a-t-il ajouté. «Le gouvernement a une obligation légale d'appliquer les mesures du tribunal», a-t-il ajouté. Dans sa décision, le tribunal estime qu'aucune décision «substantielle» n'a été prise par le gouvernement pour enrayer la pollution à Delhi, en dépit de nombreuses demandes.
Capitale mondiale la plus polluée aux particules fines
Selon une étude de l'OMS sur 1.600 villes publiée en mai, Delhi est la capitale mondiale qui affiche le taux le plus élevé de particules fines PM 2,5. Ce rapport avait été contesté par les autorités de la capitale indienne. Contrairement à Pékin, l'aggravation de la pollution à Delhi ne suscite qu'une faible prise de conscience collective.
Plus de pistes cyclables et moins de feux de déchets
Le tribunal indien a ordonné également que soient punis les feux de déchets à l'air libre et demandé aux autorités de multiplier les pistes cyclables et de faciliter le contournement de la capitale pour les camions. «C'est un devoir constitutionnel et statutaire pour les autorités et ministères de s'assurer que la population respire un air propre», écrit-il. La pollution à Delhi provient essentiellement des véhicules diesel, de la poussière des chantiers de construction mais aussi de la poussière venant du désert du Rajasthan ainsi que des feux à ciel ouvert pour la cuisine et le chauffage des plus pauvres.