Aquitaine: Les tempêtes de l’hiver 2013-2014 ont fait reculer le littoral de plus de 20 mètres
ENVIRONNEMENT•L’Observatoire de la Côte aquitaine a rendu ce jeudi un bilan complet des tempêtes survenues entre décembre 2013 et mars 2014…C.P.
Avec leurs vagues gigantesques et leurs vents violents, les tempêtes à répétition qui se sont abattues sur la côte atlantique française l’hiver dernier ont laissé «ont provoqué d'importants dégâts et ont fortement traumatisé le littoral, avec de très vives inquiétudes parmi les populations et les responsables», alerte l’Observatoire de la Côte Aquitaine .
Recul de la côte et affaissement des plages
Erosion de plages et de dunes, mouvements de terrain, submersions marines : le bilan publié jeudi est inquiétant. «Ces tempêtes se caractérisent par leur répétition sur 4 mois et le cumul d’énergie généré par les vagues sur une courte période de temps. Les conséquences ont été notables avec un recul du trait de côte [la limite entre la terre et la mer] évalué à plus de 20 mètres sur de nombreux sites», résume l’observatoire, contre un à trois mètres en moyenne chaque année habituellement. Par ailleurs, le sable s’est retiré, provoquant un affaissement de 2 à 4 mètres des plages.
Sur les 240 km de côte sableuse qui constituent la majeure partie du littoral aquitain, les côtes de la Gironde ont été les plus touchées par l’érosion marine avec «un recul du trait de côte dépassant souvent 20 mètres et atteignant par endroits 30 à 40 mètres». «Dans les Landes, l’érosion est globalement plus modérée que dans le Médoc» note le rapport avec des reculs de l’ordre de 10 à 15 mètres, «même si par endroits, ils peuvent atteindre 25 mètres». La côte rocheuse basque, elle s’en sort sans dommage.
Changement climatique
Reste à savoir si ces dégâts sont définitifs: «Seul le suivi de l’évolution du littoral dans les mois et années à venir permettra d’évaluer si les impacts observés sont durables ou si le littoral aquitain offre une capacité de reconstruction naturelle qui gommera en tout ou partie les effets des tempêtes». Et si l’hiver prochain laissera un peu de répits aux littoraux et à leurs habitants.
Mais rien n’est moins sûr: après le traumatisme de l’hiver 2013-2014, le sable, protection naturelle des côtes est peu revenu cet été. «Dès ce mois d'octobre, on a déjà constaté des vagues érosives», indiquait jeudi au Figaro Cyril Mallet, ingénieur géologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). Et au-delà de ces épisodes extrêmes, l’élévation générale du niveau de la mer reste un point d’inquiétude majeur, alors que 27% des côtes françaises présentent des signes d’érosion et que 6 à 12% des îles seraient menacées.