Aires protégées: la sanctuarisation progresse mais les fonds manquent

Aires protégées: la sanctuarisation progresse mais les fonds manquent

De vastes superficies de terres et d'océans ont été sanctuarisées ces dernières années mais les fonds manquent pour les entretenir et les préserver, s'alarme le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
© 2014 AFP

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De vastes superficies de terres et d'océans ont été sanctuarisées ces dernières années mais les fonds manquent pour les entretenir et les préserver, s'alarme le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

L'objectif fixé en 2010 par la convention sur la diversité biologique (CDB) de l'ONU prévoyant qu'au moins 17% des terres et 10% des océans fassent partie du réseau d'aires protégées d'ici à 2020 est en passe d'être atteint.

Avec plus d'un million de kilomètres carrés déclarés aires protégées au cours des deux seules dernières années, «l'objectif de couverture géographique devrait être respecté», affirme le PNUE dans un document présenté jeudi à Sydney au Congrès mondial des parcs de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Mais il reste beaucoup à faire pour garantir «que les aires protégées soient pertinemment situées dans des zones importantes pour la biodiversité et les écosystèmes, et qu'elles soient gérées efficacement», écrit le PNUE.

L'organisme onusien estime qu'il faut à cet effet pas moins de 76,2 milliards de dollars par an.

Quelque 15,4% des surfaces terrestres et 3,4% des océans --soit 32,6 millions de km2-- sont protégées, selon l'ONU. En revanche 0,25% seulement des zones de haute mer, hors des eaux territoriales, sont sanctuarisées alors même que nul Etat ni organisation officielle n'y jouit d'une juridiction pour les protéger.

Le Congrès mondial des parcs rassemble 5.000 participants du monde entier à Sydney, du 12 au 19 novembre.

Il rendra publique le 14 novembre une «liste verte» des aires protégées de l'UICN qui comprendra une vingtaine de sites répartis dans huit pays, dont la France, a indiqué le directeur du Comité français de l'UICN, Sébastien Moncorps.

- La Grande barrière en danger -

L'Australie a profité jeudi de ce congrès pour annoncer son projet d'interdire tout déversement de déchets de dragage sur le parc marin de la Grande barrière de corail, qui recouvre 99% de la surface du site classé au patrimoine mondial de l'Unesco.

«Nous allons utiliser la loi sur la gestion du Parc marin de la barrière de corail (...) pour traduire cette interdiction sous forme législative,» a déclaré Greg Hunt, ministre de l'Environnement.

Le Fonds mondial pour la nature (WWF) s'est félicité de cette décision, la qualifiant «d'étape importante vers une interdiction totale de cette pratique polluante».

L'organisation écologiste souhaite en effet que l'interdiction concerne toute la zone du patrimoine mondial, et pas seulement le parc marin. Elle a estimé que 80% des déversements de déchets de dragage avaient lieu à l'extérieur du parc.

Le gouvernement australien avait par ailleurs annoncé le déblocage de 700.000 AUD (490.000 euros) pour financer le nettoyage de la zone du récif des débris marins.

L'état de conservation de la Grande barrière de corail suscite l'inquiétude de l'Unesco, qui a menacé l'Australie de la placer sur la liste des sites en danger.

La décision a été renvoyée au 1er février 2015 pour permettre à Canberra d'élaborer un plan de sauvegarde.

La Grande barrière de corail, étendue de 345.000 km2 le long de la côte orientale, constitue le plus vaste ensemble corallien du monde.

Depuis des années, la Barrière souffre du réchauffement climatique, de la prolifération d'une étoile de mer dévoreuse de coraux, des rejets massifs de nitrates et pesticides provenant des exploitations agricoles et du développement industriel sur la côte en raison du boom minier.

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