ENVIRONNEMENTRéchauffement climatique: Une réponse d'urgence est encore possible

Réchauffement climatique: Une réponse d'urgence est encore possible

ENVIRONNEMENTLes experts du Giec ont publié une évaluation mondiale dont le message est clair: il faut agir vite pour réduire les émissions de CO2...
Nicolas Beunaiche

N.Beu. avec AFP

Un climat d'urgence. Les experts du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) ont publié dimanche à Copenhague une évaluation mondiale dont le message est clair: face à l'ampleur du réchauffement, il faut agir vite pour réduire les émissions de CO2, ce qui est possible sans compromettre la croissance.

«Nous avons peu de temps avant que la possibilité de rester sous les 2°C ne disparaisse», déclare dans un communiqué Rajendra Kumar Pachauri, le président du Giec, qui a réalisé la plus complète évaluation du changement climatique depuis 2007. Elle doit servir de base scientifique aux responsables politiques dans les négociations internationales devant aboutir fin 2015 à Paris à un accord global.

En finir avec le pétrole

La communauté internationale s'est fixé comme objectif de maintenir la hausse globale des températures sous le seuil de 2°C, afin de limiter les impacts du changement climatique déjà à l'oeuvre et dont la vitesse est inédite. Pour garder le cap des 2°C, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (CO2, méthane, protoxyde d'azote) doivent être réduites de 40 à 70% entre 2010 et 2050, et disparaître totalement d'ici 2100, estiment les scientifiques.

Cela implique de se détourner massivement des énergies fossiles, d'améliorer fortement l'efficacité énergétique, de limiter la déforestation, etc., et d'investir pour cela des centaines de milliards de dollars d'ici à 2030. Pour autant, ce tournant énergétique ne compromettrait pas la croissance mondiale, mettent en avant les experts (climatologues, économistes, océanographes, etc).

«Plus nous attendons, plus ce sera coûteux»

Des efforts «ambitieux» de réduction de gaz à effet de serre feraient baisser de 0,06 point le taux annuel de la croissance mondiale, estimé entre 1,6 et 3% au cours du 21e siècle, avancent-ils. Cette estimation ne prend pas en compte les bénéfices économiques liés à l'atténuation du changement climatique (infrastructures, agriculture, pêche, santé, etc.).

«Nous avons les moyens de limiter le changement climatique », a insisté Pachauri, pour qui «les solutions sont nombreuses et permettent un développement économique et humain continu». «Tout ce dont nous avons besoin, c'est de la volonté de changer», a-t-il ajouté. Youba Sokona, vice-président du Giec, souligne de son côté que «plus nous attendons pour agir, plus ce sera coûteux».