Barrage contesté dans le Tarn: Duflot dénonce un «passage en force»

Barrage contesté dans le Tarn: Duflot dénonce un «passage en force»

L'ex-ministre Cécile Duflot (EELV) a dénoncé lundi le "passage en force" du projet de construction du barrage de Sivens, dans le Tarn, qualifié de "stupidité" par le député écologiste Noël Mamère, lors d'une visite sur le site.
© 2014 AFP

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L'ex-ministre Cécile Duflot (EELV) a dénoncé lundi le «passage en force» du projet de construction du barrage de Sivens, dans le Tarn, qualifié de «stupidité» par le député écologiste Noël Mamère, lors d'une visite sur le site.

«C'est un projet inutile. Un massacre qui est en cours et aussi un passage en force car les recours ont des fortes chances d'aboutir», a déclaré Mme Duflot en référence aux trois procédures sur le fond qui ont été lancées contre le projet par ses opposants.

«Tout cela justifie l'action d'occupation. De plus, la manière dont les forces de l'ordre se sont comportées va au-delà de ce qui est tolérable avec une mise en danger de jeunes», a ajouté Mme Duflot.

Débuté le 1er septembre, le déboisement du site en vue de la construction de la retenue d'eau a fait l'objet d'échauffourées sporadiques entre opposants et gendarmes. La zone humide riche en biodiversité que défendent les opposants est quasiment entièrement détruite.

Mais la lutte ne s'arrête pas là, a estimé le député écologiste Noël Mamère, qui accompagnait Mme Duflot.

«Nous ne sommes pas ici pour l'anecdote. Ce qui se passe à Sivens est symbolique. C'est la stupidité la plus totale. J'espère que nous aurons ici la même issue qu'à Notre-Dame-des-Landes» (Loire-Atlantique), a-t-il ajouté, en référence à l'importante mobilisation qui a provoqué le gel en 2012 de la création d'un nouvel aéroport à cet endroit.

Les opposants au projet demandent notamment que soient rendues publiques les conclusions d'un rapport d'experts qu'avait demandé mi-septembre la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal.

Le projet de barrage-réservoir d'1,5 million de m3 d'eau stockée est défendu par le conseil général du Tarn. Ses partisans assurent qu'il est indispensable pour irriguer les terres agricoles alentour et qu'une autre zone humide sera recréée.

Les opposants contestent la destruction déjà quasi-effective de la zone humide et dénoncent, sur le fond, un modèle d'agriculture irriguée intensive selon eux dépassé.

Trois opposants suivent une grève de la faim en signe d'opposition, un depuis 54 jours et deux depuis 48 jours.

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