Les conséquences de la météo pourrie sur les produits agroalimentaires
ECONOMIE•Les agriculteurs français connaissent des fortunes diverses du fait de la météo estivale capricieuse…Bertrand de Volontat
Les conditions météorologiques estivales continuent de faire la pluie et le beau temps pour les produits agroalimentaires français. Avec des conséquences parfois étonnantes.
La viticulture profite de la pluie
Vraie consolation pour le secteur agricole, l'embellie sur la viticulture et des vendanges annoncées comme plutôt «encourageantes» de l'avis général. La filière viticole française s'attend à une récolte en hausse cette année, même si sécheresse et grêle ont abîmé certains vignobles, une bonne nouvelle après deux années calamiteuses, mais qui ne devrait pas suffire à faire baisser les prix du vin.
Les viticulteurs veulent profiter de ces vendanges pour reconstituer leurs stocks pour répondre à une demande qui continue de progresser, et éviter une baisse des volumes de ventes. En outre, la qualité semble au rendez-vous malgré le temps capricieux, qui a amené pluie et fraîcheur dans une bonne partie du pays. Toutefois, le raisin, qui pâtit d'un manque de chaleur et de soleil, est marqué par «beaucoup d'acidité» assurent les professionnels.
Gare aux champignons toxiques
L’été pluvieux a entraîné des poussées de champignons assez importantes. Cèpes, girolles et oronges sont les premiers concernés et aussi pieds de mouton et chanterelles en tube, champignons dits «d'arrière-saison des champignons toxiques étant aussi sortis de terre. Débouchant ainsi sur une cueillette prématurée et conduisant à une intoxication en forte hausse avec déjà quatre cas graves et un décès, les cueilleurs confondants champignons comestibles et non comestibles.
La qualité de la production de blé pénalisée
L’abondance du blé est notable mais la qualité est pénalisée dans certaines régions. La production est en hausse mais la pluie a fait baisser le niveau de protéines dans le blé, notamment pour ceux ayant récolté après la pluie. Dans le bassin parisien, une partie des blés sera déclassée en catégorie fourragère et non plus «meunier», entraînant ainsi les prix à la baisse.
Le mais bénéficie des pluies de juillet et progresse
«La récolte de maïs a été record, confirme l’APCA. Cette pluie est arrivée au bon moment». Le maïs a profité d'une embellie avant le début des moissons d'ici la fin septembre et les experts anticipent une récolte record, en hausse de 2 à 3% par rapport à l'an dernier. Il faut donc s’attendre à des prix assez bas.
La consommation de fruits et légumes d’été en baisse, par rapport à 2013
Si l’embargo russe a peu d’impact sur la filière française des fruits et légumes, la météo maussade a quant à elle pénalisé le marché français car la demande a été faible, avec une baisse de 20 à 25% selon les professionnels. «En cas de mauvais début de campagne comme ce fut le cas début juillet, il est ensuite impossible de se refaire pour un producteur notamment en raison des coûts de stockage», explique Guy Vasseur, président de l’Assemblée permanente des Chambres d’Agriculture (APCA).