Le sac plastique devrait disparaître des caisses en 2016

Le sac plastique devrait disparaître des caisses en 2016

Véritable fléau pour l'environnement, les sacs plastique à usage unique, distribués par milliards chaque année aux caisses des magasins, sont désormais dans le viseur du gouvernement qui veut les interdire à compter du 1er janvier 2016.
© 2014 AFP

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Véritable fléau pour l'environnement, les sacs plastique à usage unique, distribués par milliards chaque année aux caisses des magasins, sont désormais dans le viseur du gouvernement qui veut les interdire à compter du 1er janvier 2016.

Une premier pas a été franchi mercredi soir avec l'adoption par les députés, en commission, d'un amendement gouvernemental dans le cadre de l'examen du projet de loi sur la biodiversité. Le vote en séance devrait avoir lieu à l'automne.

«C'est une étape très importante, attendue depuis très longtemps par les associations environnementales, parce qu'on ne se rend pas compte à quel point les sacs plastique non dégradables entraînent des pollutions (...) avec des dégâts considérables, notamment sur les poissons» qui les ingèrent, a déclaré jeudi Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie.

Le nombre de sacs distribués chaque année en France donnent le vertige: 5 milliards en caisse, auxquels s'ajoutent 12 milliards d'unités pour les fruits et légumes.

Et encore, d'immenses progrès ont déjà été réalisés dans les grandes surfaces alimentaires depuis une dizaine d'années avec une réduction à leur initiative de 10,5 milliards à 700 millions de sacs distribués entre 2002 et 2011.

Les associations environnementales ont salué la volonté du gouvernement d'avancer dans ce dossier, enlisé depuis plusieurs années, même si la volonté d'éradiquer complètement les sacs plastique fins, même ceux biodégradables, a disparu.

En 2010, une loi prévoyant une taxe de 6 centimes d'euros par sac plastique à usage unique avait été votée, mais son entrée en vigueur au 1er janvier 2014 n'a jamais eu lieu car le décret d'application n'est jamais paru.

En Irlande, ce type de taxe avait permis de réduire de plus de 90% en un an l'utilisation de sacs plastique jetables.

La Fondation Nicolas Hulot s'est réjouie de l'adoption du texte en commission, jugeant que c'était «une manière efficace de réduire les déchets sauvages préjudiciables aux animaux et à l’environnement, notamment en milieu marin».

- Sacs biodégradables pour les fruits et légumes -

Pour France Nature Environnement, l'interdiction à venir est «une bonne nouvelle», la fédération associative espérant désormais qu'elle ne sera pas «détricotée immédiatement, car les lobbies sont à l'affût».

La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) et l'Union nationale des syndicats de détaillants en fruits, légumes et primeurs (UNFD) ont d'ailleurs immédiatement mis en avant jeudi un surcoût de 300 millions d'euros pour les commerçants, notamment les marchands de fruits et légumes.

Précision importante: l'interdiction ne visera pas les sacs plastique épais et réutilisables, qui pourront être fournis à titre gratuit ou non aux caisses, ni les sacs dits biodégradables et compostables (à base d'amidon de maïs ou de pomme de terre), qui pourront être utilisés pour les fruits et légumes.

Les ONG seront vigilantes sur le type de sacs autorisés et prônent à terme une interdiction totale des sacs fins.

«L'étape suivante, c'est l'interdiction de tous les sacs jetables», estime ainsi Benoît Hartmann, porte-parole de FNE.

Certains sacs dits biodégradables sont critiqués: il s'agit de sacs fabriqués à base de plastiques traditionnels auxquels sont ajoutés des additifs qui, sous l'action de la lumière ou de la chaleur, vont créer une dégradation de la matière. Mais le procédé est remis en cause par certains, qui dénoncent une dégradation sous forme de micro-particules, qui atterrissent in fine dans la nature. Ce type de sac représente environ 10% du marché français.

Cette nouvelle volonté de la France de lutter contre la pollution causée par les sacs plastique s'inscrit dans un mouvement européen, la Commission ayant proposé fin 2013 de réduire de 80% le nombre de sacs jetables mis chaque année sur le marché de l'UE (100 milliards en 2010).

Au sein de l'Union, les disparités sont énormes entre les plus vertueux - Danemark et Finlande affichent 4 sacs plastique consommés par an et par habitant - et les mauvais élèves: Portugal, Pologne, Slovaquie avec plus de 450 unités.

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